Le secteur informel a donné de l’importance à certains de ses acteurs dans l’Adamaoua, le 09 avril dernier. Ce sont au total 110 jeunes porteurs de projets qui ont reçu leurs contrats d’appuis à Nyambaka, des mains de l’inspecteur général des services du gouverneur, du consul de la Roumanie au Cameroun, du président du conseil d’administration du Projet Secteur informel pour la relance de l’économie au Cameroun (P Sinrec), entre autres.
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«La méthodologie de financement du P Sinrec se démarque nettement de celle qui consistait à remettre des financements aux promoteurs de projets avec pour corollaires, les difficultés de remboursement ou encore la disparition de certains bénéficiaires dans la nature avec les sommes allouées.
Nous espérons néanmoins que le matériel remis aux bénéficiaires ne sera pas vendu, pour prendre une deuxième épouse, pour faire trois jours à Paris ou en Roumanie, etc. Cet état de choses a longtemps causé un gros manque à gagner à l’Etat et aux partenaires, mais aussi aux populations qui étaient censées profiter de la réalisation de ces projets.
La venue du projet augure un lendemain meilleur pour notre région», a déclaré l’inspecteur général des services du gouverneur de l’Adamaoua. C’est que le P Sinrec, inscrit au plan d’urgence triennal, ne remet pas du cash aux bénéficiaires. «Le jeune fera l’état des besoins de tout le matériel qui servira pour la réalisation de son projet. Avec le personnel du P Sinrec, le bénéficiaire procèdera à l’achat dudit matériel.
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Nous choisissons ces jeunes par étude du dossier. Le jeune monte son projet et le dépose à la délégation d’arrondissement, départementale et régionale», a expliqué Barbara Aromo Ambatta, chef d’antenne régional du P Sinrec de l’Adamaoua. De fait, ce sont les jeunes de 15 à 45 ans qui bénéficient d’appuis variant de 100 000 Fcfa à 3 000 000 Fcfa, selon leur projet.
«J’ai bénéficié de 1,5 million Fcfa pour mon projet sur l’embouche bovine.
Une fois réalisé, mon projet va contribuer à l’amélioration de l’économie de notre région. En effet, cet argent va me permettre d’acheter des bœufs, de les engraisser et les vendre aux consommateurs. C’est vrai qu’il pas beaucoup de femmes dans cette activité et je veux faire l’exception», a confié Néné Mohamadou, l’un des bénéficiaires.
D’ailleurs, eu égard aux grandes difficultés des jeunes de l’Adamaoua à obtenir un emploi ou à accéder à une formation professionnelle, le P Sinrec vient à point nommé, a souligné Iya Ibrahima, maire de Nyambaka.
En plus de l’amélioration des conditions de vie, cette initiative permettra de résoudre localement les problèmes des jeunes, tels l’oisiveté, le vagabondage, le désespoir, etc. D’où l’encouragement des acteurs du secteur informel.
«Ils sont plus grands que les fonctionnaires parce qu’ils touchent l’argent tous les jours; et le fonctionnaire touche l’argent après 30 jours», a clamé le consul de Roumanie au Cameroun. Le P Sinrec a vu le jour en 2012 et vise la création de 45 000 emplois jeunes à l’horizon 2020 par un système d’accompagnement.