On se rappelle qu’une affaire des placements pas du tout orthodoxes secouait déjà le staff dirigeant de la Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit du Cameroun (Bicec) depuis plusieurs mois.
Et toutes les enquêtes initiées resserraient l’étau autour de Samuel Ngando Mbongué, directeur de la Comptabilité. Selon des sources confidentielles, à l’issue du conseil de direction tenu à l’immeuble siège à Bonanjo (Douala) le lundi 29 février, la décision était prise de le «neutraliser discrètement », après l’avoir remplacé et éclaté de son poste.
Avant de mettre la main sur ses complices soupçonnés dont certains se compteraient parmi les anciens directeurs généraux, et même parmi des cadres encore en fonction, indiquaient des sources. Nous avons appris que l’audit interne initié depuis quelques mois par le nouveau directeur général avait révélé des pratiques avaient fait perdre à l’institution bancaire plusieurs milliards F cfa.
Des sources avancent des montants se situant entre 20 et 50 milliards F cfa. Difficile de confirmer cette information par des officiels peu enclins à communiquer sur le sujet.
Un banquier qui avait requis l’anonymat, expliquait à La Nouvelle Expression que « la trésorerie d’une banque est le domaine le plus surveillé d’un directeur général. Parce qu’il doit s’assurer en permanence des disponibilités de la caisse pour apprécier le niveau des engagements de la banque placée sous sa direction. On ne peut donc pas parler de trous laissés par des opérations fantaisistes ou risquées, sans voir la part de responsabilité au moins du Dg ».
Et il concluait : « Soit le contrôle interne est inefficace, soit il y a des complicités haut placées dans l’institution. C’est dire que le directeur de la comptabilité et de la trésorerie n’est pas seul. L’Etat du Cameroun qui doit défendre les avoirs des camerounais dans cette banque se doit de voir clair dans cette situation».
Selon une source proche de la Bicec, « le gouvernement Camerounais qui est actionnaire dans cette entreprise à capitaux mixtes, doit tirer bien les choses au clair, pour des séries d’opérations qui se sont étalées dans le temps. Jean Baptiste Bokam, président du conseil d’administration, et par ailleurs secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie, doit se demander le rôle que son conseil a dû jouer pour éviter ce qui apparait comme l’un des plus grands scandales financiers dans une banque à capitaux mixte au Cameroun ». Manifestement, le Pca est en train de se réveiller.