Le fournisseur d’accès internet aura passé moins d’un an d’activités au Cameroun. Un séjour marqué par nombreuses péripéties. Qui a débouché le 10 novembre dernier par l’arrêt définitif des activités de la société Afrimax exploitant la marque Vodafone au Cameroun. De nombreux Camerounais ont ainsi vu leur rêve se briser. La pilule est donc amère pour ces jeunes gens désabusés qui viennent grossir les rangs des chômeurs.
« Certains parmi nous, ont été débauchés dans d’autres entreprises. Au bout de deux semaines, la société a cessé ses activités», fulmine un employé. « D’autres ont été mutés dans les régions. Ils se sont installés, ont inscrit les enfants dans les établissements au lendemain des rentrées scolaires ; puis brusquement on annonce la fermeture de la société. Toutes les dépenses ont déjà été faites. On n’a plus de quoi vivre dans ces villes où on ne connait personne», se plaint un autre employé. Aussi déplorent-ils avoir été informés à la dernière heure. « C’est un beau matin qu’on nous informe que la société va cesser les activités », confie un de ces employés.
Aujourd’hui, au lieu de s’affairer à ce pourquoi ils étaient recrutés, ils sont plutôt préoccupés par le payement de leurs droits qui reposent désormais sur les épaules du liquidateur, désigné par les actionnaires, Me Paul T. Jing dont ils contestent d’ailleurs la désignation. Estimant que ce dernier est juge et parti, puisqu’il était le conseil de Vodafone-Cameroun. Pour le mis en cause c’est tout à fait légal. Il s’agit ici, explique-t-il, d’une liquidation à l’amiable qui donne l’opportunité aux actionnaires de désigner leur liquidateur.
« Dans ce cas l’actionnaire a l’obligation de payer tous ses créanciers. Ce qui diffère de la liquidation judiciaire où le juge désigne le liquidateur», précise Me Jing accusé d’avoir vendu certains actifs. Ce que reconnaît le liquidateur. Ces biens estimés à plus d’une dizaine de millions destinés à la sécurisation des biens ont été vendus, précise-t-il, pour désintéresser 14 employés dont les soldes étaient moins importants. Ces employés sont passés à la caisse vendredi, 26 janvier 2018 a-t-on appris. Reste 65 employés qui devraient à leur tour passer à la caisse, selon le directeur financier.
Selon la loi, les employés sont prioritaires dans l’ordre des créanciers. « Je suis en train de chercher des voies et moyens preneurs. Seulement ils sont rares. Nous sommes dans un secteur particulier et un marché réduit. Les preneurs sont les opérateurs de téléphonie mobile», argue le liquidateur.
« Ces équipements ne sont pas des arachides qu’on expose au bord du trottoir. Cependant, je suis en pourparler avec des entreprises locales et étrangères. L’idéal étant de trouver une entreprise qui viendrait racheter tous les actifs de l’entreprise afin de recruter le maximum d’employés. On y travaille. Je ne suis pas pessimiste.
On va payer les employés. En ce moment, nous sommes en discussion avec une entreprise locale. Dès que la transaction sera faite, on pourra payer au moins une cinquantaine d’employés», rassure l’avocat. Le montant de la créance des employés est estimé à plus d’un milliard Fcfa. En quittant le Cameroun, Vodafone ou du moins Afrimax a laissé une ardoise de 9 milliards Fcfa.