Lors d'une intervention sur les antennes de la CRTV radio ce dimanche 15 septembre, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a tenu à répondre aux critiques concernant l’aide d’urgence octroyée aux populations touchées par les récentes inondations dans la région de l'Extrême-Nord.
Le ministre a clarifié que l’enveloppe de 350 millions de FCFA, fortement critiquée, constitue une aide d’urgence, et non l'intégralité du soutien envisagé pour les sinistrés.
« Dans la gestion des catastrophes, il y a plusieurs volets. Le plus pressé, c’est ce qu’on appelle les secours d’urgence (…). Les 350 millions de FCFA concernent les gens qui sont directement impactés par les inondations », a-t-il précisé.
Depuis l'annonce de cette somme, le ministre a été la cible de nombreuses critiques, en particulier sur les réseaux sociaux. Beaucoup ont comparé cette aide à celle de 2023, où le gouvernement camerounais avait octroyé deux fois ce montant à la Turquie après le séisme qui a dévasté ce pays. Une partie de l'opinion publique a perçu l'aide nationale comme insuffisante, compte tenu de l’ampleur des dégâts dans l’Extrême-Nord.
Paul Atanga Nji a rappelé que cette enveloppe n’est qu’une première réponse à l'urgence, et que des efforts supplémentaires sont en cours. « Au même moment où je suis en train de distribuer cette aide du couple présidentiel, on est en train de réparer des digues qui ont lâché », a-t-il affirmé, ajoutant que le total des fonds débloqués pour ces efforts atteindrait environ 1,6 milliard de FCFA.
Toutefois, sur le terrain, les populations touchées peinent à constater ces travaux de reconstruction des digues, à l'exception de ceux sur le pont effondré de Yagoua.
Le Bureau de coordination des actions humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé que des mesures sont en cours, avec la mobilisation de « 30 000 sacs vides et du remblai pour renforcer les digues, particulièrement à Kousseri et dans les arrondissements du Logone et Chari ».
Cependant, les défis restent énormes, car les inondations ont déjà causé 20 décès, touché 236 000 personnes, et détruit plus de 18 000 habitations. Le département du Logone et Chari est le plus sévèrement affecté, avec 163 000 sinistrés.