Le directeur général de la Compagnie camerounaise d’aluminium (Alucam), Alain Malong, a lancé le 1er juillet 2015, un appel international à manifestation d’intérêt (AMI) «relatif au recrutement d’une banque d’affaires pour la reprise des actions anciennement détenues par Rio Tinto Alcan (RTA) au sein du capital social du groupe Alucam (constitué des sociétés Alucam, Socatral et Alubassa, Ndlr) au Cameroun».
Les soumissionnaires intéressés, «disposant d’une expérience avérée dans les domaines juridique, technique, économique et financier, et justifiant d’une parfaite maîtrise de la filière aluminium ainsi que des marchés y relatifs tant en Afrique qu’à l’international», ont jusqu’au 14 juillet 2015 pour faire parvenir leurs dossiers à la direction générale d’Alucam à Douala, la capitale économique du Cameroun.
Cet AMI intervient une semaine après la publication, le 26 juin 2015, de deux annonces légales consacrant le transfert à l’Etat du Cameroun, des actifs de la firme française Pechiney (rachetée en 2003 par le Canadien Alcan, qui sera lui-même racheté en 2007 par l’Australien Rio Tinto), dans le capital d’Alucam (1 623 127 actions d’un montant d’une valeur nominale de 12 550 francs Cfa chacune) et de sa filiale Socatral (1362 actions d’une valeur nominale de 89 000 francs Cfa chacune), spécialisée dans la fabrication de tôles ondulées.
Alucam sacrifié à l’autel des priorités stratégiques
Pour rappel, c’est en octobre 2014 que le groupe Rio Tionto Alcan a annoncé qu’il quittera, à compter du 31 décembre 2014, le capital d’Alucam qu’il détenait à 46,7%. «La pérennité du groupe Alucam repose sur un plan d’affaires qui ne rencontre plus les priorités stratégiques» de Rio Tinto Alcan, avait alors expliqué le président et chef de la direction du groupe Métal Primaire chez Rio Tinto Alcan, Arnaud Soirat, pour justifier la décision du géant mondial de l’aluminium de céder ses actifs au Cameroun.
Interrogée sur les motivations de cette décision, Claudine Gagnon, Conseillère principale et Chargée des relations médias chez Rio Tinto Alcan s’est voulue plus précise. «l’Avenir du groupe Alucam est de plus en plus conditionné au développement d’un nouveau modèle d’affaires orienté sur la fabrication locale des produits à plus forte valeur ajoutée, plutôt que sur l’exportation du métal primaire.
Cette nouvelle vision ne s’inscrit plus dans les objectifs de Rio Tinto Alcan, qui se concentre sur la production du métal primaire et qui s’est désengagé de toutes les activités de transformation au cours des dernières années», avait-elle indiqué, en précisant, au sujet de la participation de Rio Tinto au projet de construction de la centrale de Natchigal, d’une capacité de 400 MW, que ««Rio Tinto Alcan compte demeurer au sein du projet et continuera de contribuer aux travaux de son développement».