La libération des emprises à l’origine de certains retards accusés. Le Mintp était sur le terrain mardi pour lever les contraintes et recommander le respect des délais.
Il y avait des choses à faire sur le chantier de l’autoroute Yaoundé-Douala mardi dernier. Plus de six heures pour observer, vérifier, comprendre, évaluer l’évolution des travaux et écouter les parties prenantes dans la réalisation dudit chantier. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, était sur le site de construction de l’infrastructure pour apprécier l’avancement du projet et identifier les obstacles liés à sa mise en œuvre.
Avec un taux d’avancement de 16,5%, le ministre s’est dit satisfait de la détermination de l’entreprise en charge de la réalisation de l’autoroute et de la mission de contrôle. Seulement, l’entreprise aurait pu faire mieux s’il n’y avait pas eu des contraintes de diverses natures.
Libération des emprises
Ce n’est pas une première. Plusieurs fois, les populations de Lobo ont manifesté leur mécontentement entre le PK 10 et le PK 20 pour le paiement de leurs indemnisations. Mardi, elles ont profité de la visite du Mintp pour se faire entendre à nouveau. Occasion pour le ministre Nganou Djoumessi de faire comprendre au chef de Lobo que « la construction d’une infrastructure, quelle qu’elle soit, ne vise pas à appauvrir les populations. L’Etat respecte toujours ses engagements. Les ressources seront payées ». Ainsi, a-t-il affirmé, « il faudra encore patienter quelques jours ou semaines.
Mais vous êtes en train de faire du mal à notre pays. Nous perdons du temps à réaliser cette infrastructure et plus le temps passe, plus les coûts progressent Ce sont des milliards de F qui vont dans le paiement des retards à l’entreprise ». Dans la même lancée, le préfet de la Lékié, Patrick Simou Kamsu, a insisté sur le fait qu’il faudrait que les populations de Lobo apprennent à prendre part à la réalisation d’un chantier national comme celui-ci.
« Des opérations pareilles ont été menées dans d’autres chantiers sans qu’on ne rencontre ces difficultés », a-t-il indiqué. Après consensus, le Mintp a proposé une mesure coercitive, celle d’identifier les populations récidivistes et de les punir en leur faisant effectuer des travaux communautaires.
Nature du sol
La construction de l’autoroute, lancée en octobre 2014, doit s’étendre sur 48 mois selon les prévisions. Mais le chef de la mission de contrôle, Sahli Jalel, a indiqué que « les sols posent un problème technique du fait de leur forte teneur en eau, malgré la saison sèche. On a eu à refaire des couches de remblais quatre fois. Ce qui fait que l’entreprise est en retard sur la réalisation des remblais ». Au lieu de s’en remettre à un traitement à la chaux onéreux, le chef de la mission géotechnique a suggéré que l’entreprise ait recours à « l’aération d’autres matériaux ».
Pour l’instant, sur les 35 dalots prévus au PK 6, 26 sont achevés, tandis qu’aucun des cinq ouvrages d’art prévus n’a encore été réalisé, du fait du non achèvement des études préalables. Pour pallier cet état de choses, l’entreprise a demandé à travailler les jours non-ouvrables (samedi et dimanche) pour rattraper le temps perdu pendant la saison des pluies.
Demande à laquelle le Mintp se dit tenté d’accéder, une fois que la mission de contrôle aura fait ses propositions. Hormis les problèmes de remblais, le chef de la mission de contrôle a fait remarquer que la capacité de la carrière est bonne et les agrégats aussi. Sur cette base, le ministre a institué la tenue d’une réunion hebdomadaire tous les vendredis de manière à apprécier le niveau de production de l’entreprise et assurer le suivi des travaux. Ce sera l’occasion de mettre en pratique les instruments de pilotage des projets d’infrastructures que sont le tableau de bord et le journal de chantier.
Aménagements connexes
Lors de la rencontre de mardi, le maire de Yaoundé VII et celui de Lobo ont exprimé son désir de voir la zone devenir un espace économique communautaire. Ce à quoi le Mintp a répondu en disant que les aménagements connexes socio-économiques qui concourent à la productivité des populations concernées ont été décidés par le président de la République. Car, « il faut que ces populations sentent qu’on a amélioré leurs conditions de vie.
Il faudra passer à la mise en œuvre de l’enquête socio-environnementale », a-t-il ajouté. De manière générale, il faudra encore atteindre la mise en place de l’échangeur de Bibodi du PK 60, le réaménagement de la route P10 se raccrochant à la nationale n°3 par Boumnyebel, l’équipement des stations de péage, l’éclairage des échangeurs et stations de pesage, entre autres, pour voir la première phase de l’autoroute fonctionnelle.