La Journée de la décentralisation organisée le 5 décembre dernier à Yaoundé pour les 25 ans de l’opérateur historique des télécommunications, a débouché sur plusieurs recommandations et annonces. Parmi celles-ci, la signature prochaine d’une convention cadre avec les Communes et villes unies du Cameroun.
Grand moment d’échange et de réseautage que la Journée Camtel dédiée ce 5 décembre 2023 à Yaoundé à la décentralisation au Cameroun. Experts et acteurs du processus ont répondu nombreux à l’appel de l’opérateur historique des télécommunications aujourd’hui âgé de 25 ans. Un engouement et une participation active récompensés par une annonce forte. Celle de «la signature dans les prochaines semaines d’une convention-cadre entre d’une part la Cameroon telecommunications (Camtel) et les Communes et villes unies du Cameroun (CVUC), et d’autre part avec le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom)», est-on informé. En lien avec l’ambition de l’entreprise publique camerounaise de brancher les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) sur le réseau de la transformation digitale. Le curseur de la célébration étant positionner sur «le développement du numérique: vecteur d’accélération du processus de développement local au Cameroun».
DEFIS
De nombreux actes sont déjà posés par l’opérateur public des télécoms en faveur du développement local. Les communes, les régions, le Feicom et autres Bureau national de l’état civil (Bunec) ont convenu de cela. Ces derniers ont «salué ces efforts», tout en reconnaissant cependant que de nombreux défis restent encore à relever. «Ma commune n’est pas encore couverte par le réseau Camtel et la réalité dans les zones rurales n’est pas celle des grandes villes», dira en guise d’illustration le maire d’Olanguina, Alphonse Didier Bikoula Bekono. Un constat qui justifie d’autant plus le signal encourageant envoyé par le top management de Camtel à tous ces acteurs. Deux challenges parmi tant d’autres pressent: «le fibrage de toutes les communes et villes à l’horizon 2026 et le fibrage des habitations (courant faible)», ont évoqué d’autres élus locaux et experts dont le discours a d’ailleurs trouvé un écho favorable auprès du directeur général de la Cameroon Telecommunications. «L’essor du numérique et le développement local tel qu’envisagé dans la Stratégie nationale de développement (SND30), se feront avec la contribution des différents acteurs que nous sommes et Camtel entend jouer sa participation», a rassuré Judith Yah Sunday épse Achidi, aujourd’hui mieux connectée aux attentes des CTD. «La Journée Camtel de la décentralisation nous a donné une image plus nette du processus de décentralisation au Cameroun et des défis qu’il présente pour le développement du numérique». La dirigeante d’entreprise se félicite en outre de ce qu’«elle a également permis de mettre en évidence l’apport du numérique dans la promotion du développement local et de comprendre les progrès réalisés par les CTD dans le développement de l’économie numérique et de la egouvernance, ainsi que ses contraintes».
RESOLUTIONS
Des recommandations ont été faites autant à l’adresse des principaux acteurs institutionnels de la décentralisation que de Camtel. En plus de la convention-cadre dans le pipe, celle-ci est aussi attendue sur le terrain de l’élargissement de l’accès à la fibre optique et de la révision à la baisse de ses coûts. Il est par ailleurs envisagé un partenariat spécifique avec les grandes villes du Cameroun. Le gouvernement est quant à lui interpellé au sujet du renforcement du cadre juridique, mais aussi de la facilitation de l’émergence d’une fonction publique locale. Sans parler de la nécessité, y compris pour les CTD, de relancer les télécentres communautaires et de créer des cellules informatiques, entre autres.
APPLICATIONS
De nombreuses applications pourraient découler du renforcement en perspective de la collaboration entre les collectivités publiques, les autres institutions impliquées dans la décentralisation et l’opérateur historique des télécommunications au Cameroun. Dans l’annuaire des possibilités formulées, il y a par exemple au bout du fil «une meilleure gestion des inondations, de la circulation, des empiètements et chevauchements (cadastre numérique); le développement du marketing des territoires et la numérisation des actes d’état civil». Les participants au Forum ont également cliqué sur «la consolidation de l’infrastructure numérique et l’hébergement local des données; l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de numérisation des communes; l’interopérabilité et la généralisation de l’interconnexion, etc».