Ça y est ! Le dernier verrou pour le déclenchement du processus du démantèlement tarifaire au Cameroun, dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de partenariat économique (APE) intérimaire signé entre le Cameroun et l'Union européenne, a sauté le 3 août dernier.
En effet, la veille de l’entrée en vigueur de cet accord visant à instaurer une zone de libre-échange entre les deux parties, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a signé un décret portant sur les règles d’origine applicables aux produits en provenance de l’Union européenne. La signature de ce texte, selon Jean Tchoffo, le président du Comité chargé du suivi de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique bilatéral Cameroun-Union européenne, conditionnait le déclenchement du démantèlement tarifaire côté camerounais.
A la faveur de ce décret présidentiel donc, les produits du premier groupe (machines industrielles et de haute technologie, comme les turbines, les grues, les machines à coudre, à scier, les ordinateurs ; mais aussi des produits de première nécessité comme les médicaments, les appareils médicaux, les produits chimiques de base) importés de l’espace UE entreront sur le territoire camerounais avec un abattement des tarifs douaniers de 25%. Ce pourcentage du rabattement progressera de 25% chaque année, de manière à s’annuler au bout de la 4ème année.
Un 2ème groupe de produits en provenance de l’UE sera libéralisé au bout de 9 ans, selon l’accord. Parmi ces produits, la représentation locale de l’UE cite les «véhicules pour le transport de marchandises, les remorques, les tracteurs, d'autres machines et appareils industriels et électriques, des produits en fer ou acier et d'autres métaux bruts ou semi-finis, certains papiers et cartons, des produits en caoutchouc semi-finis, etc.»
Au bout de 15 ans, à compter de l’entrée en vigueur de l’APE intérimaire, un 3ème groupe de produits européens entrera sur le territoire en franchise de droits de douane. Il s’agit cette fois-ci, apprend-on, «de machines et de véhicules à usage privé, des produits agroalimentaires non produits ni transformés au Cameroun, et des produits de consommation de diverses natures».
Pour rappel, cet APE intérimaire signé le 15 janvier 2009 entre le Cameroun et l’Union européenne prévoit une liste d’exclusion, sur laquelle figurent des produits qui ne seront pas libéralisés dans le cadre de cet accord. Il s’agit notamment de produits agricoles et de l’élevage, ainsi que des produits issus des secteurs industriels stratégiques pour le pays tels que l’aluminium, les boissons, les tabacs, les eaux minérales, les produits laitiers, les meubles en bois, les peintures, les savons, les produits cosmétiques, les vêtements, etc.