Le Gabac organise une réunion depuis hier pour leur réexpliquer leur rôle de lanceurs d’alerte. D’après le secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), Désiré Geoffrey Mbock, aucune déclaration de suspicion n’a été faite par les experts-comptables de cette région auprès des institutions compétentes pour traquer les transactions financières douteuses qui pourraient couvrir un blanchiment de capitaux ou financer des activités terroristes. M. Mbock a commenté ce constat hier lundi 23 novembre 2015, au premier des deux jours d’un atelier sur le rôle des experts-comptables agréés dans la lutte contre le blanchiment des capitaux organisé par le Gabac à Douala.
Gendarme avec d’autres de l’activité financière, le Gabac pense dès lors que ces spécialistes n’ont pas « pris la mesure » de la mission qui leur incombe actuellement. Il s’agit de protéger l’économie de faillites semblables aux scandales du cabinet d’audit Arthur Andersen, de la firme italienne Parmalat où comptes trafiqués et couverts par le silence de ceux qui devaient vérifier et alerter le cas échéant, ont trompé le monde. Bien plus, indiquera le secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale, la transparence et la sincérité que les comptables doivent aider à instaurer dans les affaires est une condition pour assainir leur climat et attirer des investissements étrangers.
Cette veille sur les transactions est d’autant plus nécessaire que les délits ont tendance à se multiplier malgré la réglementation qui s’harmonise et les dispositions que prennent les pouvoirs publics régionaux et les gouvernants du monde. La règlementation impose d’ailleurs aux experts-comptables de dénoncer « sans délai » toute fraude apparente auprès de l’agence d’investigation financière.
Si les autres professions qui ont l’occasion de voir passer quantité d’argent sont déjà sensibilisées à cet égard, les experts-comptables qui suivent le mouvement d’information ne sont pas marginaux dans la construction du système de vigilance. Ils ont un champ bien large à surveiller : organisation des apports pour créer, exploiter et gérer des entreprises ; achat et vente de biens immobiliers ; gestion des capitaux, des titres, comptes bancaires de leurs clients…