Le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), a transmis le 27 septembre, un rapport aux autorités des sept pays membres du Groupe : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RD Congo.
Selon ce rapport, le Gabac note « la persistance des lacunes identifiées par les différentes missions d’évaluation » en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (LBC/CFT). Du côté des Etats en général, indique le Groupe, la mise en œuvre des recommandations de la Plénière d’avril 2018 ne s’est pas faite comme souhaitée.
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A cet effet, le Gabac déplore la « non prestation de serment de certains membres de nos ANIF [Agence nationale d’investigation financière] », « l’absence de la tenue des statistiques en matière de LBC/CFT », « l’insuffisance de moyens dont sont dotées les cellules de renseignements financier », « la non mise en œuvre par les magistrats des dispositions du Règlement Communautaire, ceux-ci préférant engager des poursuites pour les infractions sous-jacentes plutôt que pour blanchiment », « la non-adoption des codes pénaux révisés par certains pays », etc.
Ces différents manquements, selon le Groupe d’Action, peuvent avoir pour conséquence, outre les sanctions prévues par le Manuel de procédures des évaluations mutuelles, la saisine du Groupe de revue de la Coopération internationale (ICRG) du Groupe d'action financière (GAFI). Cet organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme « pourrait décider de faire une déclaration publique, faisant ainsi de nos Etats des pays à risque, voire l’inscription sur la liste noire », craint le Gabac.
Néanmoins, le Groupe d’Action se satisfait de la nomination du membre douanier de l’ANIF par les autorités gabonaises, et de la transposition de la directive communautaire sur le Comité de coordination de politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme par trois pays (Congo, Centrafrique, Guinée équatoriale).
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Par ailleurs, dans la perspective de l’évaluation de leurs dispositifs respectifs, le Congo et le Cameroun ont entamé leurs évaluations nationales de risques.