Courant 2016, la direction générale de Camir.Co écrit à celle de l’Autorité aéronautique pour solliciter l’examen ATPL théorique pour ses pilotes au premier trimestre 2017. Pour les non initiés, il s’agit d’une mise à jour de la capacité des pilotes. Quelques mois plus tard, la direction générale de Camair.Co revient sur sa décision pour solliciter le report de l’Airlines transport pilot.
Si l'autorité aéronautique n’y voit pas d’inconvénient, elle rappelle néanmoins à Camair.co, les dispositions réglementaires selon lesquelles « l’endossement de la qualification de type avion multi pilote pour une licence de pilote professionnel ou de ligne est subordonné à la détention de la Airline transport pilote théorique ». Cette disposition est balayée d’un revers de main par des pilotes professionnels de la compagnie qui y voient une affaire de « copains et de coquins destinée à distraire des fonds à la faveur d’une institution privée locale ».
Pour eux, ce recyclage se fait mieux dans les institutions où les pilotes ont reçu leur formation. Elle se situerait en droite ligne d’une autre initiée du temps où M. Amadou Bello, de regrettée mémoire était Pdg de la défunte Camair. Des pilotes « vacataires » européens auraient embobiné quelques ‘uns de leurs collègues camerounais formés dans les mêmes écoles pour solliciter des avantages pécuniaires au détriment de ceux formés aux Etats-Unis. Futé, le président Amadou Bello mène sa petite enquête et trouve que la requête qui lui a adressée est farfelue, sans fondement. Elle a fini dans la poubelle.
Il n’en demeure pas moins que la guéguerre a continué entre les pilotes ; ceux qui sont formé aux Etats-Unis et ceux formés en Europe. Notamment en France. Selon nos sources, il y a eu pire pour l’ensemble du personnel lorsqu’il y a quelques années, les Européens ont eu la haute main sur la compagnie. Pilotes, hôtesses de l’air étaient de peau blanche. Dieu sait pourtant qu’en matière d’aviation, les Camerounais font autorité aussi bien dans le pilotage que dans la maintenance.
Une fois encore, la gouvernance hasardeuse et tribaliste est passée par là et les résultats sont lamentables, catastrophiques. La question qui hante les esprits en ce moment est de savoir jusqu’où ira cette autre affaire Atpl pour les pilotes de Camair.co. L’autorité aéronautique menace, précise à Camair. Co que « l’ensemble de vos pilotes concernés devront passer l’ensemble de modules de l’examen Atpl théorique avant la fin de l’année 2017. Passée ce délai, leur licences seront suspendues ».
Cette menace est doublée d’un ultimatum : « A compter du 1er mars 2017, tout personnel de Camair.co titulaire de la licence de pilote professionnel et non détenteur d’un certificat d’Atpl théorique camerounais ou de son équivalent Easa, qui ne sera pas encore inscrit à l’examen sus-évoqué ne sera plus autorisé à effectuer des vols de transport commercial ». Dans le milieu des pilotes, cette injonction prend des allures d’une manoeuvre dont le dessein inavoué est d’éliminer à terme les pilotes diplômés des écoles anglo-saxonnes.