Suite à la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016 survenue à Eséka ayant fait officiellement 79 morts et plus de 550 blessés, le Chef de l’État a prescrit une enquête visant à déterminer les circonstances de l’accident et d’établir les responsabilités. Près de cinq mois après, beaucoup de questions, notamment celles liées aux causes réelles de l’accident, ainsi que celles relevant de la responsabilité des différents acteurs restent sans réponses.
À partir du 11 février 2017, en raison des contraintes techniques, les trains reliant les villes de Ngaoundéré et Yaoundé offriront désormais uniquement des places de 2e classe assises. Les voitures de première classe des trains 191 et 192 ayant été simplement supprimées sur cette ligne. La composition des trains express 181 et 184 desservant la relation Douala-Yaoundé, les trains omnibus 112 et 113 assurant la relation Belabo-Ngaoundéré et les trains 170 couvrant Mbanga-Kumba reste maintenue.
Dans sa publication du 6 février 2017, le journal The Spark explique que, ces voitures seraient lourdement incriminées dans les causes du drame d’Eséka. La suppression des wagons de première classe résulterait de la mise hors service d’une vingtaine de voitures de fabrication chinoise acquises entre 2015 et 2016 par le Gouvernement camerounais.
Le dernier bilan officiel de la catastrophe d’Eseka du 21 octobre 2016 fait état de 79 morts et près de 550 blessés. Le 22 octobre 2016, un décret présidentiel instituant une journée de deuil national est signé. Le 24 octobre, cette Journée de deuil national est respectée avec des manifestations observées sur toute l’étendue du territoire national. Pour le Groupe Bolloré, les causes de l’accident résulteraient d’un excès de vitesse, peut-on lire.
Le 31 décembre 2016, dans son discours à la Nation, le Chef de l’Etat, s’exprimant au sujet du drame d’Eséka avait indiqué: «L’enquête approfondie que j’ai prescrite dira la vérité. J’en tirerai les conséquences, je m’y suis engagé». Pour le moment, aucune prorogation du temps imparti aux investigations (30 jours) de la Commission n’a été rendue publique et les résultats de cette dernière restent toujours attendus par le public et les familles des victimes.
Le tribunal à travers la Cour d’appel du Centre a lui aussi commandé une enquête judiciaire. Pour l’heure, les Wagons incriminés sont toujours sous scellés. Plusieurs autres enquêtes ont aussi été commandées par des particuliers dont la plupart sont d’anciens cheminots ayant eu des démêlés avec Camrail. Après la catastrophe, le Syndicat professionnel des Conducteurs de Train du Cameroun, le Comité de Libération des Prisonniers politiques (CL2P), (une organisation d’opposition basée en France), et le Groupe de Solidarité aux Victimes du 21 octobre à Eséka avaient déposé une plainte devant le Parquet de Nanterre, mettant notamment en cause Camrail, filiale camerounaise du Groupe Bolloré.
Le 10 février dernier, en l’absence de victime française de son ressort territorial, le Parquet de Nanterre s’est simplement déclaré «incompétent» pour mener l’enquête sur ce drame. Néanmoins, d’autres plaintes sont en cours.