Le 10 septembre 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé une nouvelle opération d’injection de liquidité, proposant cette fois un montant de 200 milliards de FCFA. Cette offre fait suite à une précédente opération, effectuée une semaine plus tôt, qui portait sur 250 milliards de FCFA. Les besoins exprimés par les banques lors de cette dernière opération avaient largement dépassé l’offre, atteignant 423 milliards de FCFA, soit une souscription de près de 170 %.
Depuis juin 2024, la BEAC avait progressivement augmenté le montant des liquidités mises à la disposition des banques, passant de 50 milliards de FCFA à 250 milliards de FCFA en août. Cependant, cette réduction à 200 milliards de FCFA semble aller à contre-courant des signaux envoyés par le secteur bancaire de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, République centrafricaine), qui a continuellement manifesté un besoin accru de liquidités ces derniers mois.
La décision de la BEAC s’inscrit dans une stratégie de prudence, motivée par la volonté de lutter contre l’inflation, tout en soutenant la croissance économique. Bien que l’inflation dans la zone CEMAC ait montré des signes d’accalmie ces derniers mois, la banque centrale semble déterminée à trouver un équilibre entre la stabilité des prix et le financement de l'économie. Les autorités monétaires soulignent en effet que le taux de croissance dans la région est projeté à 3,6 % en 2024, un niveau inédit depuis une décennie.