C’est ce qui ressort d’une étude de la Banque mondiale présentée ce 30 août à Yaoundé.
« Briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale ». Ainsi s’intitule l’étude de la Banque mondiale rendue publique ce 30 août 2018 à Yaoundé. Mais bien que titré ainsi, «le rapport est axé sur le cas du Cameroun qui est actuellement le principal producteur agricole de la Cemac [Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale]».
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Comme le souligne le reste du rapport, malgré un fort potentiel dans la région de la Cemac, le Cameroun est de loin le plus grand producteur et exportateur de produits agricoles à l’heure actuelle. À l’exception notable du Tchad, les autres pays de la Cemac n’exportent quasiment aucun produit agricole vers le Cameroun bien qu’ils importent des quantités importantes de ce pays.
Selon les données officielles sur le commerce (qui doivent néanmoins être relativisé du fait de l’importance des échanges informels), le Cameroun a exporté de produits agricoles au sein de la Cemac pour une valeur de 13 millions USD en 2015. Selon ces données, les principales exportations sont le riz blanchi, les soupes et bouillons, l’eau minérale et autres préparations. La République du Congo, qui vient après le Cameroun, n’a exporté des produits agricoles, principalement de la canne à sucre et ses dérivés, que pour une valeur de 2 millions USD la même année.
La République Centrafricaine, le Tchad, la Guinée Equatoriale et le Gabon en ont exporté vers leurs partenaires de la Cemac pour moins de 1 million USD de produits agricoles. N’eut été les entraves au commerce, les parts de marché du Cameroun seraient encore bien plus importantes. Car, les exportations de produits agricoles à destinations des pays de la Cemac ne représentaient que 0,7% de toutes les exportations des produits agricoles en 2015.
Ceci est le résultat d’une politique agricole volontariste portée par le président de la République. En effet dès 2011, Paul Biya instruit en effet de passer à l’agriculture de seconde génération dont les effets sont aujourd’hui visibles. «Au cours de la dernière décennie, la production alimentaire a considérablement augmenté au Cameroun», constate la Banque mondiale.
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« Les progrès du Cameroun sont en grande partie dus à l’augmentation de la production céréalière résultant de l’expansion de la surface cultivée (plus que doublé entre 2005 et 2014, alors que les rendements stagnent pour la plupart). La production nette par habitant dans les autres secteurs de l’alimentation », soutient l’institution de Bretton Woods.
« En corrélation avec les gains de production, le Cameroun a également constamment augmenté la valeur de sa production alimentaire nette, qui représente près des deux tiers du total de la Cemac », soutient encore la Banque. Le meilleur est avenir car l’agriculture de seconde génération devrait prendre la vitesse de croisière lors du prochain septennat. Aux Camerounais de faire le bon choix.