Le Minader a procédé au lancement officiel de cette opération mardi dernier à Atok dans la région de l’Est. Objectif, doubler la production annuelle. Le verger cacao/café du Cameroun souffre du vieillissement des planteurs et des plants.
Mais après analyse, les agronomes ont constaté que les bassins de production souffrent davantage de maladies (pourriture brune, capside, scolyte, anthracnose…), causées par des champignons et autres insectes parasites. D’où les pertes de production estimées à 50% du rendement final.
Les producteurs ont pourtant la culture du traitement phytosanitaire. Sauf qu’à l’observation, ils le font de façon anarchique, sans maîtrise du moment précis pour désinfecter, de la quantité de produit à appliquer aux plantes et encore moins de la qualité des insecticides et fongicides qu’ils acquièrent. Un problème de qualité d’ailleurs à l’origine de la baisse de production lors de la dernière campagne cacaoyère nationale.
Dans ce contexte, où le gouvernement entend relancer la production, avec un objectif de 600 000 tonnes à l’horizon 2020, (220 000 tonnes produites actuellement en une année), le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) a décidé d’agir autrement.
« Comme tous les planteurs ne savent pas comment protéger leur verger ou ne peuvent pas le faire au même moment, nous avons entrepris de faire des traitements systématiques nous-mêmes », a expliqué mardi, Essimi Menye.
C’était dans le bassin de production de cacao d’Atok, région de l’Est, où il a procédé au lancement officiel de la campagne annuelle de traitement du verger national cacao/café. Selon lui, « l’opération n’est pas nouvelle. Le changement se situe au niveau de la surface à traiter. Autrefois, on traitait seulement 20% du verger.
Désormais, ce sera un traitement intégral de tous les bassins de production du pays ». A la suite du ministre, le coordonnateur du Projet d’appui à la lutte antifongique dans les filières cacao/café (PALAF2C) assure que pour relancer ces filières, il n’y a que deux solutions : soit on crée de nouvelles exploitations, soit on entretient celles existantes, sachant que le traitement induit des effets directs, avec un rendement supplémentaire d’au moins 40%.
« On devrait arriver à doubler la production si on traite suivant les normes. Sauf que nous avons constaté que les produits que le gouvernement donne aux producteurs étaient mal utilisés, détournés ou vendus. Cette fois, nous allons les appliquer nous-mêmes et de façon synchronisée », précise le coordonnateur.
Afin que nul n’en ignore, Essimi Menye martèle que « l’opération que le Minader mène a été décidée par le chef de l’Etat. Donc, elle est gratuite, il n’y a pas de paiement à faire ». Dans la pratique, les équipes du ministère seront appuyées par une brigade villageoise. Des représentants de paysans expressément formés pour accompagner les techniciens et assurer le suivi auprès de leurs pairs.