L’entreprise paie le prix des choix initiaux à rebours de toute rationalité managériale et d’une série de plan de relance plus coûteux les uns que les autres.
Le directeur général de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), Ernest Dikoum, annonçait, il y a quelques jours, sa volonté de réduire les salaires et avantages d’une bonne partie des employés de la compagnie aérienne nationale, dans le cadre d’un plan de réajustement approuvé par le conseil d’administration. Mais la question que l’on pourrait bien se poser est celle de savoir si le top management a bien le choix.
Tout comme il faut se demander si la réduction de la masse salaire apparaît aujourd’hui comme cette solution magique qui permettrait à Camair-Co de renaître de ses cendres et de connaître un véritable décollage, comparativement à certaines compagnies de pays du même niveau comparable (Air Côte d’Ivoire, Rwandair, etc.) lancées à la même période, en 2011. Un coup d’œil sur la situation actuelle de la compagnie permet de se rendre compte qu’elle traîne une dette qui a, depuis 2016, dépassé la
somme de 35 milliards de FCFA. Et que l’Etat (via le Minfi), qui lui versait une subvention mensuelle d’1,5 milliard de FCFA, peine à sortir le chéquier depuis de longs mois. Autant de problèmes qui puisent leur source dans les erreurs enregistrées lors de son lancement en 2011. En effet, l’« Etoile du Cameroun » n’a pas bénéficié, à sa conception, d’un business plan solide et réaliste. Certains employés alleurs du transport aérien (STTA). En effet, la tension vive qui secoue vivement la compagnie aérienne depuis quelques jours date du vendredi, 7 juillet 2017. Ce fameux jour où, au terme d’un conseil d’administration extraordinaire de l’entreprise, le DG de Camair-Co, Ernest Dikoum, entreprit d’informer le personnel que les salaires et avantages de nombreux employés allaient subir une véritable réduction dans les prochains jours. Ernest Dikoum expliquait dans un communiqué signé le 29 juin dernier, mais rendu public le 7 juillet 2017, les raisons d’une telle mesure. « Des rapports récents et concordants de structures de contrôle (interne et externe), font ressortir des manquements très graves dans la gestion et le fonctionnement de la compagnie et qui appellent des corrections immédiates.
Cette mesure va avoir des incidences immédiates sur ceux des collaborateurs dont les rémunérations sont en déphasage lant jusqu’à affirmer que la faute est à inscrire sur le compte du 2ème DG Néerlandais de l’entreprise, un certain Van Elk, qui, le 28 mars 2011, procéda au lancement pompeux de cette compagnie à Douala ; avec une retransmission sur les antennes de la CRTV. « Camair-Co n’avait pas, au départ, été conçu comme une compagnie aérienne normale. Mais plutôt comme une compagnie qui n’assure que le transport des passagers, externalisant pratiquement toutes les autres activités cruciales (achat et location d’équipements, maintenance, gestion des ressources humaines, marketing et commercial, communication, etc.,) qui permettent à une compagnie aérienne de vivre. Une telle démarche a joué un rôle très important dans l’endettement rapide de avec les normes organisationnelles de la compagnie, ceux qui perçoivent des revenus non dus, ceux qui pour des raisons diverses bénéficient des avantages anormaux dans la société. Des correspondances individuelles seront adressées aux concernés à cet effet », faisait-il savoir.
Une mesure que la très grande majorité des employés n’acceptent pas du tout. « Les avantages des employés auxquels veut s’attaquer le Dg ne sauraient prospérer. Avant vous, plusieurs Dg ont combattu en vain notre 13ème mois. Ceci, alors même que les salaires de Camair-Co sont parmi les plus bas du continent. Monsieur le directeur général, nous nous battrons, en tant que syndicalistes, pour que nos droits soient respectés », a déclaré, mardi dernier, le président Syndicat du personnel de Camair-Co, Ferdinand Orphée Sone. Joseph Roland Djotié l’entreprise », confie, sous cape, un ancien DG. A cela, il faut aussi ajouter le manque de vision de certains dirigeants englués dans des guerres de réseaux entretenues par certains membres du gouvernement.
Des erreurs qui incombent aussi au PM qui a, apprend-on, piloté le projet. Car, depuis sa création, Camair-Co, n’a pas cessé d’alterner entre plans de redressement et de changements de DG. Une instabilité sans doute à l’origine de sa présence aujourd’hui parmi les entreprises publiques dont les résultats sont déficitaires. Son déficit était de 10 milliards de FCFA en 2015, contre 17 milliards en 14, selon LQE de février 2017, qui citait alors les annexes de la loi de finances 2017.