La Cameroun Airlines Corporation fait les choux gras des médias ces dernières semaines. L’impossible décollage, les scandales des opérations d’exploitation et la gestion alambiquée étalent à suffisance les limites managériales du staff dirigeant.
Les difficultés récurrentes de la cameroun Airlines corporation (camair-co) divisent l’opinion publique sur la nécessité ou non de fermer cette entreprise d’etat qui est un gouffre financier sans précédent.
Depuis sa création par le président Paul biya qui a fait une question d’honneur de doter le cameroun d’une compagnie aérienne nationale après la fermeture de la camair en 2008, l’etat a injecté énormément d’argent du contribuable camerounais pour rendre ce projet concret.
Il s’est appuyé sur les expertises internationales et même les compétences étrangères pour donner toutes les chances à cette compagnie aérienne nationale de décoller.
Depuis son lancement effectif en 2012, outre les perfusions financières de plus 60 milliards Fcfa que l’etat a déjà déboursés sous forme de subventions, la camair-co ploie sous une dette de 24 milliards Fcfa.
les efforts du gouvernement camerounais pour faire décoller cette entreprise, se sont avérés vains. le Directeur général de la camair-co, Jean Paul Nana sandjo, en poste depuis près d’un an n’est pas parvenu à apporter la moindre amélioration espérée. est-ce vraiment sa mission ?
Depuis qu’il a les rênes de cette compagnie aérienne nationale dont les camerounais voulaient en faire une fierté, il est au coeur d’une gestion financière gabegique, à laquelle il faut ajouter des actes de gestion inopportuns, indicateurs d’incompétence managériale à nulle autre pareille.
conséquence, camair-co se retrouve à enregistrer un déficit de 1,5 milliard Fcfa par mois. c’est ainsi que tous les observateurs s’étaient étonnés de constater qu’après six (06) mois en fonction, il a avait décidé de procéder à des recrutements tous azimuts.
entrainant un sureffectif improductif, avec un trop plein de personnel, parmi lesquels on retrouve des «syndicalistes» qui ont été ramenés de la retraite et alors qu’ils percevaient déjà leur pension retraite. ce qui a fait tripler la masse salariale qui a contribué à plomber une compagnie aérienne qui coule sous un endettement colossal.
sans avoir une flotte conséquente, il a créé des escales et pourvu ces dernières en personnel pourtant, aucun avion de la camair-co n’y atterrit. on se souvient que pour justifier cette hérésie managériale, il avait soutenu que c’était une anticipation en prévision d’un renforcement de la flotte. Pourtant, dans une interview publiée le 14 avril 2015 dans le journal en ligne de nos confrères d’Investiraucameroun, il déclarait que :
«Si on fait la photographie de Camair Co aujourd’hui, on verra une image qui n’est pas bonne parce que nous avons 700 employés et trois avions. Les ratios ne sont pas bons, ils sont supérieurs à la moyenne (…) Nous devons ramener le ratio flotte-employés à moins de 150. Nous sommes à 250».
Incapable de présenter un business plan depuis sa prise de fonction, il n’a cessé de soutenir que la seule solution pour rendre rentable camair-co, c’est ni plus ni moins que de densifier sa flotte, qui se résume actuellement à 3 avions pour desservir une quinzaine d’escales dont seulement cinq sont jusqu’ici desservies de manière permanente.
A cet effet, il clame urbi orbi qu’il est urgent de porter la flotte à 9 avions gros porteurs, en plus des 2 avions MA 60 chinois qui ont été livrés depuis des mois, mais qui n’arrivent toujours pas à obtenir le certificat de vol des autorités compétentes.
Une incongruité managériale, soulignent les experts en aéronautique. Qui soutiennent que pour augmenter la flotte de camair-co, il faut tout d’abord que les infrastructures aéroportuaires soient aussi appropriées.
Notamment qu’elles offrent un parc d’accueil d’une capacité à la dimension de nos ambitions. ce qui n’est pas le cas. les experts en déduisent que cette option vise tout simplement à conduire l’etat à débloquer des financements colossaux qui seront tout aussi comme les précédents voués à la dilapidation.
Notamment en optant pour le leasing, qui permet un enrichissement illicite avec les mécanismes savamment huilés de surfacturation et de retro-commissions qui ont pignon sur rue dans ces transactions. comme c’était déjà le cas avec les MA 60 chinois. ceci avec la complicité des pontes du régime tapis dans l’ombre.
Echec notoire
Pour y parvenir, Nana Sandjo ne cesse, avec l’appui des médias mis à contribution, de déclarer que le Conseil d’administration a validé son plan de redressement et qu’il n’attend plus que sa mise à disposition.
Plan qui s’adosse sur une subvention de 30 milliards FCFA de l’Etat du Cameroun. Un plan de redressement qui est l’oeuvre de son prédécesseur. Et qu’il n’a pas assimilé puisqu’il avait soutenu chez nos confrères d’Investiraucameroun que cette subvention de 30 milliards FCFA va entièrement aller au paiement de cette dette.
«Camair-Co a démarré dans des conditions qui ont créé beaucoup de dettes. Aujourd’hui, nous sommes en redressement, parce que nous avons 30 milliards de FCFA de dettes…». Ce qui avait donné froid au dos à ces contradicteurs qui sont chargés dans les instances du gouvernement de valider cet appel de fonds.
Or son prédécesseur en plus d’avoir réussi l’exploit de lever les fonds d’un montant de 30 milliards FCFA auprès d’un syndic de banques, prévoyait dans son business plan le paiement de l’ardoise de la dette de 19 milliards FCFA héritée de ses prédécesseurs et d’investir les 10 milliards FCFA restants dans le redéploiement de la compagnie aérienne nationale.
Preuve s’il en faut encore que Jean Paul Nana Sandjo, affirme qu’en moins d’un an, il a porté l’endettement de la Camair-Co d’une vingtaine de milliards FCFA à 30 milliards FCFA. Et qu’il ne comprend que dalle du plan de redressement qu’il a déposé. A ce point, il a suscité à certains investisseurs de projeter la création d’une nouvelle compagnie aérienne au Cameroun.
A l’instar de Jay Vom Vadiveloo, Président de la société canadienne « Camra Aviation Inc » qui envisage de créer la Compagnie «Camra Regional Airlines.». Cet ancien prestataire de la Camair à Montréal ambitionne de remplir le cahier des charges que Camair-Co n’est pas parvenu avec ses Dg respectifs à exécuter.
Notamment, bâtir progressivement un réseau intérieur et régional au moyen d’un nombre pour l’instant indéterminé de turbopropulseurs Saab 340 aménagés pour 34 passagers. Auxquels il ajouterait un avion cargo. L’objectif étant de desservir les lignes intérieures Douala-Yaoundé-Garoua-Bamenda -Bafoussam.