Les massifs forestiers du Cameroun continuent d’être menacés par l’activité humaine, en témoignent les récentes données du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur rural qui fixe à 356 000 tonnes, la quantité de charbons produits pour un usage domestique.
Ce qui équivaut à 2,5 millions de m3 de bois coupés soit 18 500 hectares de forêts abattus. Et pour cause, une demande nationale de plus en plus forte dans les grands centres urbains comme Douala, Yaoundé et particulièrement les villes de la zone sahélienne du pays.
Les forêts périurbaines connaissent, de ce fait, une grande pression à cause de l’abattage des arbres pour la carbonisation. Seulement, il est établi que prêt de 60 à 70% du bois coupé par les exploitants forestiers locaux ne sont pas exploités. Une grande quantité de déchets de sciage est produite dont une grande partie est brulée à ciel ouvert.
Le Cameroun, à travers sa Plateforme d’orientation et de suivi du développement de la chaîne de valeur du charbon de rebuts de bois, entend mettre ces déchets à contribution pour améliorer l’offre nationale en charbon. Pour y parvenir, ladite plateforme envisage de valoriser les 1,22 million de m3 de rebuts de sciage produits dans la région de l’Est et dont 50% peuvent être carbonisables. Ce qui permettrait de couvrir 15% de la demande nationale en charbon et même de sauver 4300 hectares de forêts naturelles.
Dans le cadre de la réalisation dudit projet de nombreux défis attendent la Plateforme d’orientation et de suivi du développement de la chaîne de valeur du charbon de rebuts de bois, notamment, l’encadrement des groupes de charbonniers à une production améliorée plus respectueuse de l’environnement ; l’organisation de la filière de commercialisation de ce produit. Il devrait encore être résolus les problèmes liés aux aspects de légalité et de transport.