Le Cameroun est en pleine négociation avec la Banque africaine de développement (BAD) pour obtenir un financement de 358 milliards FCFA destiné au bitumage de la route reliant Ngoura à Kika, à la frontière avec le Congo-Brazzaville. Cette demande de financement, confirmée dans une lettre datée du 16 septembre dernier et signée par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, est soutenue par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Le projet concerne spécifiquement l’aménagement de la route Batouri-Kika, située dans la région de l’Est. Deux tronçons principaux sont ciblés : Ngoura II-Yokadouma, long de 156 km, pour un budget estimé à 158,8 milliards de FCFA, et Yokadouma-Moloundou, avec un prolongement jusqu’à Kika, d’un coût de 200 milliards de FCFA. Ce projet est jugé crucial pour désenclaver cette zone de production agricole, améliorer le transport des produits miniers et forestiers, et favoriser le développement économique de la région.
Le bitumage du tronçon Ngoura II-Yokadouma est stratégique non seulement pour la région de l’Est mais aussi pour les échanges avec les pays voisins comme la République centrafricaine, le Congo et le Tchad. Cependant, les travaux devraient inclure la construction d’un pont sur le fleuve Kadey, entre les villages Epi et Mobéso, une infrastructure qui augmente le coût global du projet de près de 20 milliards de FCFA. Ce pont, bien que crucial pour la viabilité du tronçon, constitue l’un des principaux défis techniques du projet, nécessitant une étude préalable avant l'entame des travaux.
Le projet est divisé en cinq lots, avec une durée de réalisation prévue de 36 mois. Toutefois, les ingénieurs du ministère des Travaux publics soulignent que l'instabilité politique et sécuritaire en République centrafricaine, voisine de la région, pourrait compromettre la réalisation de certains segments.
Le tronçon Yokadouma-Kika, qui s’étend sur 269 km en passant par Moloundou et Nguilili, revêt également une importance particulière pour le développement agricole et forestier de la région. En améliorant les infrastructures de transport, le projet contribuera non seulement à la lutte contre la pauvreté, mais aussi à renforcer les échanges transfrontaliers avec le Congo-Brazzaville. Ce tronçon se divise en trois segments : Yokadouma-Moloundou (212,6 km), Nguilili-Kika (56 km), et une voie d'accès au fleuve Ngoko d'un kilomètre.
Si ce financement est obtenu, il permettrait de booster l’économie locale et de répondre à des besoins d’infrastructures vitales pour les régions enclavées du Cameroun.