En maintenant ce rythme, l’administration douanière pourrait atteindre et même dépasser son objectif de collecte annuelle qui est de 863,9 milliards de F.
La douane camerounaise se rapproche de plus en plus de son objectif de collecte annuelle, à savoir 863,9 milliards de F. c’est du moins ce que révèlent les récentes données de la Direction générale des Douanes (DGD) qui établissent à 564 milliards de F les recettes collectées par cette institution publique en 7 mois (au 31 août 2022).
Un chiffre en hausse de 21 milliards de F en valeur absolue et 3,9% en valeur relative par rapport à la même période en 2021. Il ne reste donc plus qu’à la DGD, de mobiliser au cours des quatre prochains mois qui clôturent l’année en cours, 299 milliards de F pour atteindre son objectif de collecte annuelle. Chose qui, selon la DGD, n’est pas impossible. Il reviendrait juste aux acteurs impliqués dans cette opération de collecte d’appliquer l’ensemble des stratégies en cours d’élaboration pour ce faire, précise l’institution.
La DGD fait tout de même savoir que, l’objectif annuel initial qui était de 903,9 milliards de F a été revu à la baisse, du fait « des différents accords de partenariat économique et des effets de la crise ukrainienne ». Cette dernière a par exemple conduit le gouvernement camerounais à prendre le 16 novembre 2021, la décision de consacrer un abattement de 80% sur le coût du fret à intégrer dans la valeur en douane des marchandises importées par voie maritime. Cette mesure, qui a connu sa troisième prorogation pour trois mois de plus le 1er septembre dernier, a conduit à une perte considérable des recettes douanières selon l’institution.
Mais, il s’agit d’un mal nécessaire d’après le ministre des Finances Louis Paul Motaze, malgré le fait que cette mesure fait perdre au Trésor public une part importante des recettes douanières. Car de l’autre côté, elle soulage les opérateurs économiques des surcoûts liés à la hausse des prix des matières premières sur le marché international et au fret maritime. Ce qui permet de lutter contre l’absence de certains produits sur le marché, ou encore l’inflation.
Aussi, entre autres raisons qui ont conduit la DGD à revoir à la baisse ses objectifs initiaux en termes de collecte, figurent « la publication de la circulaire présidentielle N°001 relative à la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2023 (qui indique notamment l’allègement de la charge fiscale sur les biens d’équipement et de production importés, ne disposant pas d’équivalent local (…) et le réajustement des droits et taxes de douane sur certains biens importés, afin de promouvoir leur remplacement graduel par les produits fabriqués localement) ; le ralentissement des échanges internationaux ; la persistance des courants de fraude, de contrebande et des autres trafics illicites transfrontaliers ».
Ces causes ont été listées par le Directeur général des douanes Fongod Edwin Nuvaga à l’occasion de la réunion de coordination des responsables des services centraux et déconcentrés de la DGD, tenue le 12 septembre 2022 à Yaoundé.