Cameroun - Conflits d’intérêts : la tête du Dg de la Sic mise à prix

La cohabitation à la tête de la Sic est, pour le moins, exécrable

Tue, 9 Nov 2021 Source: Le Zénith

Toutes proportions gardées, les Camerounais incriminent la “Pca” dans les brouilles à répétition qui empoisonnent les relations entre elle et Ahmadou Sardaouna, le Dg, et qui sont symptomatiques de la mauvaise santé de cette entreprise publique.

La cohabitation à la tête de la Société immobilière du Cameroun (Sic) est, pour le moins, exécrable, depuis quelque temps. Entre un directeur général, en l’occurrence Ahma-dou Sardaouna, qui a fini par se gendarmer à la suite des oukases et des mesures péremptoires à lui imposées par le Conseil d’administration, et la présidente de cette’ instance, Céles-tine Ketcha Courtès, le torchon brûle. Cette dame qui est accusée de multiplier, juchée sur son piédestal de Pca, des manœuvres d’embrigadement du personnel de la Sic.

Dans une logique de conflit permanent, soutiennent certaines sources, celle qui arbore également le maroquin de ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), fait feu de tous bois pour river son clou au manager principal de la Sic, Ahmadou Sardaouna qui recevrait des coups, même en dessous de la ceinture. Des utilisateurs de médias ou de réseaux sociaux auraient beau d’alimenter une querelle digne de chiffonniers, le voile serait désormais levé sur les manèges et autres «foucades » de l’ancienne première magistrate municipale de Bangangté visant à faire du “Dg” une simple marionnette à la solde de ses « intérêts égoïstes et même nombrilistes », s’insurge une source.

Par ailleurs, au sein du Conseil d’administration, bien qu’il soit dit que les administrateurs sont égaux en droit, Mme la ministre est accusée de diktat, et se serait constituée une clientèle tribale qui tiendrait des réunions parallèles et qui excellerait dans la délation.

On l’accuse aussi dans la désignation de Mme Fadadjo comme président d’audit en lieu et place de Mme Ova jugée trop indépendante. Après que le Consupe ait proposé à la Sic le détachement d’une personne compétente à qui elle aurait opposé une fin de non recevoir. Dans le même registre, l’on parle de la stigmatisation par l’auditeur interne des Bétis et un doigt est pointé sur l’attaché du Minhdu qui volerait les résolutions pour les faire disparaître en les déchirant. Mme Ketcha sera donc à la Sic, juge et partie.

Avec force arguments, nombre de médias font assaut de commentaires sur la facticité de ces raisons sur lesquelles Mme Courtès Ketcha ferait fond pour essayer de tenir en ‘laisse Ahmadou Sardaouna. De simples élucubrations, disent certaines personnes, qui pensent que Mme la ministre veut continuer à alimenter une polémique stérile, sinon distraire le “Dg “de la mission à lui dévolue par le président de la République, Paul Biya.

Véritable catastrophe

En effet, dans cette entreprise publique, minée aujourd’hui par des querelles de clans, la “Pca” qui aurait embouché les sirènes de la division et, battrait les tambours du tribalisme voire du régionalisme, chercherait à avoir une grande marge de manœuvre aussi bien pour les recrutements, que pour la prise des décisions cruciales, en contraignant le Dg à inaugurer les chrysanthèmes. « Elle voudrait nommer des proches à des postes stratégiques, c’est le cas de l’auditeur interne Djohou Pagou Hervé au profil douteux. C’est lui, en relation avec le représentant de la Primature, qui aurait concocté des résolutions inconnues, concernant le Dg et les administrateurs.

Par ailleurs, aujourd’hui en dépassement de mandat, ce représentant de la “Sic” à la Primature est fortement soupçonné d’organiser des comités à l’insu du “Dg” pour les déposer nuitamment chez la “Pca”, Célestine Ketcha Courtes, en violation flagrante de la réglementation en vigueur. Aujourd’hui en dépassement de mandat, l’on se demande s’il ne serait pas indiqué de mettre le ”Dg” en débet. Autant d’éléments qui font dire aux administrateurs de la Sic que Célestine Ketcha Courtes, spécialiste du “m’as-tu vu” est une véritable catastrophe pour cette structure et la mise en œuvre de la politique du chef de l’État ». Propos attribué à certains membres du Conseil d’administration.

Quant aux raisons invoquées plus haut pour lesquelles la “Pca” aurait pris la mouche, certaines sources voient en filigrane sa volonté de nuire au “Dg”. Selon celles-ci, parlant des recrutements, il est fait état dans une note d’information que ceux-ci se font à la Sic soit par résolution du Conseil d’administration, soit directement par le “Dg”. Ainsi l’on accuse Célestine Ketcha Courtès d’avoir falsifié des propositions du chef du staff dirigeant. Ainsi des 7 cadres recrutés par le Conseil d’administration, 5 sont originaires de la seule région de l’Ouest.

D’ou cette accusation qu’on lui fait d’être foncièrement tribaliste alors que du bout des lèvres elle est contre le tribalisme. « Un autre point d’achoppement entre les deux figures de proue du management de la “Sic”, c’est cette accusation balancée au “Dg” d’avoir refusé d’exécuter les instructions du Conseil d’administration. Sur cette question notre note révèle que qu’en date du 20 décembre 2019, Gilles Yomsi Sime, neveu de Mme Ketcha a été recruté et nommé au poste de sous-directeur des moyens généraux et sa titularisation ne devait intervenir qu’au terme d’une période d’essai de 3 mois. Sauf qu’au terme de cette période, il a obtenu la note de 9/20 à son évaluation, le “Dg” va donc mettre fin à sa période d’essai jugée non concluante. Suffisant pour que la “Pca” instruise le “Dg” de revenir sur sa décision », indiquent des sources dignes de foi.

Poings et pieds liés

A en croire icelles, alors que la question n’a pas été évoquée au cours du Conseil d’administration, les administrateurs ont été surpris de voir une résolution instruisant le Dg à rétablir Gilles Yomsi Sirne dans ses fonctions. « Autre grief de Mme Ketcha à l’endroit de Sardaouna, c’est le non-respect des membres du gouvernement. Et la note de renseigner qu’il s’agit d’une volonté manifeste de nuire au Dg. Ainsi la note rapporte que dans la matinée du 2 novembre, Ahmadou Sardaouna est victime d’un malaise. Il informe le Dga.de son indisponibilité avant l’heure de la cérémonie qui n’était autre que l’ouverture d’un séminaire de formation des responsables de la Sic pour que ce dernier prenne le relais. En attendant qu’il fasse tous les examens », confient les mêmes sources.

Voilà que, Ahmadou Sardaouna qui avait donné des gages de performance dès son arrivée à la tête de la Sic, serait aujourd’hui ballotté au gré des intérêts de sa Pca, poings et pieds liés au nez et à la barbe des autorités.

Pourtant avait-il entrepris de mettre un peu d’ordre dans la maison, ce qui avait fait effet d’un coup de tonnerre, au point de sortir d’un long sommeil certains cadres de la société et de mettre un terme à la roublardise de mauvais payeurs des logements sociaux à sa responsabilité. Déterminé à donner une nouvelle santé à cette entreprise, l’ancien secrétaire général du Minhdu avait embauché des mutations majeures. Malheureusement, il sera stoppé net par la Pca qui n’aurait de cesse de lui chercher noises.

Aujourd’hui les difficultés auxquelles se heurte ce manager réputé probe et travailleur procèdent en partie de manœuvres peu catholiques de Mme Courtès qui situerait ses actions dans une propension à la domination qu’elle cherche à pérenniser par des psychodrames et coups d’assommoir. Mme la Pca chercherait de pions pour avoir la mainmise sur les nombreux a

projets de financement de logement sociaux en vue. La presse en profite pour mettre son grain de sel. Affaire à suivre dans les prochaines éditions de votre hebdomadaire.

Source: Le Zénith