Cette embellie est à mettre à l'actif des stratégies mises en place par le gouvernement en vue du développement de la filière aquacole en général.
La production de poisson au Cameroun est en augmentation de 33% sur deux ans. En 2021, le pays a enregistré une production de 150 826 tonnes, contre 169 740 tonnes de poissons en 2022.
Soit une augmentation de la reproduction de 13% en 2022. Cette production avait déjà augmenté de 20% en 2021. Cette embellie s'explique par les stratégies mises sur pied par le gouvernement pour booster la production du poisson.
Dans le but de réduire les importations du poisson congelé le gouvernement a mis en place divers appuis aux aquaculteurs. Les pouvoirs publics ont notamment déployé des projets et programmes, comme le Projet de Promotion de l'Entreprena-riat Aquacole (PPEA). Ce qui a contribué à doubler la production poisson entre 2016 et 2019, qui passe de 5000 à 10000 tonnes par an, pour se situer à 15000 tonnes en 2020. Et en 2021, le pays a continué à enregistrer des avancées dans le développement de l'aquaculture. Ré-sultat, les activités ont cru de 20% cette année, selon les comptes nationaux publiés par l'Institut national de la statistique (INS).
Et pour mettre les bouchées doubles dans la production aquacole, le gouvernement peaufine le Programme d'Appui au Développement de l'Entrepreneuriat Aquacole (PDEA). Le lancement des travaux de formulation de ce programme a eu lieu le 22 mars 2022 à Yaoundé. Doté d'un financement de 21,3 milliards de francs CFA alloués par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), ce programme va couvrir cinq régions sur les 10 que compte le Cameroun.
Selon le ministère de l'Élevage, grâce à divers appuis et autres mesures d'accompagnement des pisciculteurs, ce programme devrait contribuer a booster la production aquacole natio-nale, de manière à pouvoir progressivement atteindre les 100000 tonnes visées par le gouvernement.
Dans la même lancée, le gouvernement a prévu dans le cadre de la loi de finances 2023, des avantages fiscaux pour les entreprises qui exercent dans le secteur des pêches. Entre autres, l'exonération de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) sur l'achat certains produits de pêche, du matériel et des équipements utilisés dans la pêche. En outre les entreprises de pêche en phase d'investissement pourront bénéficier de la «dispense des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux ouvriers» pour toutes les entreprises en phase d'investissement.
Avec cette politique, le gouvernement envisage apporter une réponse à certains besoins des entreprises du secteur de la pêche et tenir le pari de la politique d'import-substitution, mise en œuvre depuis 2021 et qui vise la transformation structurelle de l'économie camerounaise avec comme principal levier l'abandon de l'importation de biens pouvant être produits localement.
Au cours de l'année 2021, le ministère camerounais de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (Minepia) a délivré à différents opérateurs économiques locaux «34 avis techniques d'importation de produits halieutiques, pour un quota global de 249857 tonnes». La demande en poissons est estimée annuellement à 500 000 tonnes par an. Des besoins que ne peut couvrir la production locale actuelle.