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Cameroun : Les femmes à l’école de la transformation des produits laitiers

Elles ont touché du doigt la fabrication de plusieurs produits dérivés du lait

Fri, 22 Dec 2023 Source: L'Oeil du Sahel

Les femmes transhumantes et autochtones de Dari au Tchad et du Mayo-Rey au Cameroun ont pris part à la célébration de la 8e édition de la Foire du bétail appelé Djouldé Dabbadji (Djoda). C’était du 12 au 15 décembre 2023 à Ngaoundéré.

Sous l’encadrement du projet GIZ BSB Yamoussa, elles se sont frottées aux métiers de la transformation du lait. De la nutrition et de l’élevage des vaches à la transformation du lait en yaourt, fromage et beurre, en passant par les l’entretient des vaches, ces femmes ont touché du doigt toutes les étapes et composantes qui permettent d’aboutir à un résultat optimal des produits dérivés du lait.

La première étape de la formation des femmes transhumantes à la Foire du bétail 2023, les a conduits à la visite d’une mini laiterie. Ici, les connaissances pratiques ont été jointes à celles théoriques dispensés par Laminou Ousmanou, ingénieur agroalimentaire en service à Waldé Kossam. Plusieurs astuces et techniques pour la réussite des différentes étapes de la transformation du lait en yaourt, à l’instar de la fermentation ou de la pasteurisation, ont été dévoilées aux femmes de Dari et du Mayo-Rey.

L’autre étape importante de la formation des femmes lors de Djoda 2023 était la visite de la station zootechnique et de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (Irad) de Wakwa. En effet, la culture des plantes fourragères, du Bracharia et des vergers expérimentaux ont retenu l’attention de l’assistance. Mieux, «la visite à la station de Wakwa nous a permis d’assister à une formation sur les plantes fourragères qui sont des plantes utilisées pour la nutrition du bétail.

Nous sommes allés à l’Irad où nous avons suivi une formation sur les pépinières et avons découvert différentes plantes ainsi que les techniques de marcottage et de greffage», déclare Aminatou Olomo, participante et présidente d’une coopérative. Cette descente sur le terrain était par ailleurs, l’occasion de découvrir les machines utilisées dans la culture des champs fourragères à l’instar des botteleuses ou des andaineuses. A plus d’une dizaine de kilomètres de la ville, notamment dans les fermes Waldé Woyla et Nyalel Farm, ces dames ont vécu une expérience inédite qui était pour elles une véritable source d’inspiration. «Nous avons beaucoup appris mais cela nous a un peu rendus jalouses car en comparant nos vaches à celles d’ici, nous nous rendons compte que nous accusons un retard. Cela nous incite à aller mettre en pratique la culture des herbes comme le Bracaria et la stylosanthès. Nous remercions beaucoup les organisateurs mais nous sollicitons encore leur suivi pour la mise en pratique de ces connaissances», ajoute Aminatou Olomo.

Lors des visites dans ces fermes, les questions de gabarit des vaches (qui pèsent des centaines de kilogrammes) et le secret de leur alimentation pour la production d’une dizaine de litre en une traite étaient les principaux points développés par Dr Hayatou El Souley, vétérinaire et consultant à Waldé Woyla. « J’ai dû commencer par une sélection de la race locale. Aujourd’hui, tout le bétail est issu des croisements génétiques entre différentes races. Après ma formation en Israël, j’ai commencé à faire des inséminations et à transférer des embryons. Aujourd’hui, nous pouvons traire jusqu’à 16 litres de lait en un jour sur une vache», explique le Dr Hayatou El Souley, vétérinaire. En faisant participer les femmes transhumantes à Djoda 2023, il était question pour le projet GIZ BSB Yamoussa de susciter de réelles innovations de la chaîne de valeur du lait et embouches bovines chez les agro éleveurs riverains au BSB Yamoussa.

L’autre objectif est de développer des partenariats avec des institutions et des entreprises intervenant dans le secteur de l’élevage mais aussi de susciter l’adhésion des associations des éleveurs dans le but de s’organiser en inter profession pour promouvoir les différentes activités liées à l’élevage du bétail. Le projet GIZ BSB Yamoussa s’intéresse à la problématique liée à la sédentarisation apaisée, la gestion des ressources pastorales et la préservation des aires protégées transfrontalières.

Source: L'Oeil du Sahel