Cameroun - Nigeria: Boko Haram se financerait par le trafic de bois

4414 Boko Haram210715650 Selon une ONG américaine "il est probable que l’exportation du kosso a bénéficié à Boko Haram"

Tue, 14 Nov 2017 Source: 237online.com

Le kosso, dont le nom scientifique est Pterocarpus erinaceus, est l’une des trente-trois essences de bois de rose répertoriées par la Chine pour la fabrication du mobilier de luxe. Cette essence, selon l’ONG, fait en ce moment l’objet d’un remarquable pillage au Nigéria.

L’équivalent de 2 800 arbres embarqueraient chaque jour sous forme de grumes sur des porte-conteneurs à destination de la Chine. Le soupçon d’EIA repose sur le fait que les trafiquants ont poussé leurs hommes de main à financer de nouvelles zones de coupe jusque dans les régions du Nord-ouest comme Taraba et Borno, où agit le groupe terroriste Boko Haram.

«C’est la première fois que j’entends dire que Boko Haram aurait pu se financer comme cela. Je pense que Boko Haram peut se financer avec n’importe quoi. Donc c’est toujours possible», indique, dans le quotidien français Le Monde, Amina J. Mohammed.

L’actuelle vice-secrétaire générale des Nations unies était ministre de l’Environnement du Nigeria entre novembre 2015 et janvier 2017, période couverte par l’enquête de l’ONG américaine.

Corruption

Amina J. Mohammed est elle-même accusée, par EIA, d’avoir signé des milliers de permis d’exportation rétroactifs pour débloquer 10 000 containers de bois de rose retenus dans les ports chinois.

Ces containers renfermaient 1,4 million de grumes de kosso d’une valeur de 300 millions de dollars (près de 169 milliards de francs CFA). Interrogée par Le Monde, Amina J. Mohammed reconnaît avoir signé 2 992 permis en janvier 2017.

L’ex-ministre qualifie ces permis d’«arriérés» correspondant à des demandes d’exportation non traitées par son administration en raison de l’embargo total sur les exportations de bois de rose instauré en 2016, pendant quelques mois, par le Nigeria. Selon le rapport d’EIA, du bois illégal en provenance du Cameroun est impliqué dans ce circuit.

La révélation tombe à pic. Il se tient à Yaoundé du 14 au 16 novembre une conférence d’Interpol sur le bois illégal dans le Bassin du Congo dont fait partie le Cameroun.

L’objectif est de réunir les autorités chargées de l’application de la loi et la société civile afin qu’elles puissent partager des informations sur leurs différents rôles, explorer des mécanismes d’échange d’informations et bâtir une collaboration et une confiance mutuelle dans leurs efforts pour améliorer la gouvernance forestière et lutter contre l’exploitation forestière illégale et le commerce illicite.

La conférence est financée par l’Union européenne via un projet régionald’observation indépendante (CV4C).

Source: 237online.com