Cameroun-Tchad : un prêt de 80,5 milliards FCFA signé avec la BID pour le projet d'interconnexion électrique

Le Cameroun et le Tchad franchissent une nouvelle étape vers l'intégration énergétique régionale avec la signature d'un accord de financement de 80,5 milliards de FCFA (122,73 millions d'euros) entre le gouvernement camerounais et la Banque islamique de développement (BID). Ce prêt, officialisé le 3 juillet 2024, vient renforcer le Projet d'interconnexion des réseaux électriques des deux pays (Pirect), un projet phare visant à améliorer l'accès à l'énergie dans la sous-région.

Le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, a annoncé cette avancée dans un communiqué publié le 30 juillet, soulignant l'importance stratégique de ce projet pour le Cameroun et le Tchad. L'accord a été possible grâce à l'autorisation du président Paul Biya, délivrée le 14 mai, qui a permis au ministre de finaliser les discussions avec la BID.

Ce prêt de la BID s'ajoute aux 271,3 millions d'euros (environ 178 milliards de FCFA) déjà obtenus de la Banque mondiale en décembre 2023, portant le coût total du projet à 557,5 milliards de FCFA. Le Pirect bénéficie d'un soutien financier multiple, incluant également la Banque africaine de développement (169,2 milliards de FCFA), l'Union européenne (19,7 milliards de FCFA), et les contributions des deux États impliqués, avec 56,2 milliards de FCFA fournis par le Cameroun.

Le ministre Alamine Ousmane Mey a précisé que le financement de la BID permettra la construction de quatre postes de transformation haute tension, des infrastructures essentielles pour assurer une interconnexion efficace des réseaux des deux pays. Le projet, prévu pour s'achever en 2027, renforcera les capacités énergétiques du Cameroun, qui deviendra ainsi un exportateur d'électricité, avec une fourniture de 100 mégawatts au Tchad.

Le Pirect n'est pas seulement un projet bilatéral, il s'inscrit dans une dynamique plus large d'intégration énergétique en Afrique centrale, à travers le Pool énergétique de l'Afrique centrale (Peac). En plus de la construction de 566 km de lignes aériennes de 225 kV, le Cameroun bénéficiera de deux postes de transformation supplémentaires, desservant 409 localités dans les régions de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord.