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Cameroun : affaire 130 milliards Fcfa aux CTD, l'Etat s'explique

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Thu, 23 May 2024 Source: ECO MATIN

D'après les informations de Eco Matin, fortement critiqué pour sa politique climatique, le gouvernement s’explique à nouveau sur la concession d’huile de palme de 60.000 hectares accordée à l’agro-industriel Camvert et la transformation du massif forestier d’Ebo en unités forestières d’aménagement.

Le gouvernement n’y va pas de main morte pour accuser 9 organisations non-gouvernementales (ONG) nationales et internationales dites de défense de l'environnement, dont Greenpeace et Green Development Advocates, de dérouler « l'agenda de certains groupes de pression dont elles sont le cheval de Troie au Cameroun ». Pour comprendre, fin avril dernier, cette coalition d’ONG a adressé, sous la forme d’une lettre ouverte, un brûlot aux ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France, des Etats-Unis, du Canada, des Pays-Bas, entre autres puissances occidentales auxquelles il faut ajouter la Commission de l’Union européenne, pour leur faire part de leurs « vives préoccupations concernant la déforestation à grande échelle pour les plantations agro-industrielles et la dégradation des forêt due à l’exploitation forestière industrielle illégale au Cameroun ». Elles s’appuient, notamment, sur la concession de 60.000 hectares accordée il y a quelques années à l’agro-industriel Camvert pour développer une palmeraie dans la localité de Campo-Ma’an (Sud) et la transformation du massif forestier d’Ebo (Littoral) en unités forestières d’aménagement (Ufa) de 68 385 et 65 000 hectares, respectivement, pour affirmer, que « le Cameroun est un pays à haut risque de déforestation et de dégradation des forêts ».

Cette sortie n’est pas du gout du gouvernement, qui dénonce « l’hostilité » de ces organisations « à toute activité anthropique en milieu forestier » et leur option « radicale qui [les] empêche non seulement d'évaluer nos avancées, mais aussi les amène à sous-estimer, voire à banaliser les intérêts du Cameroun, la nécessité de l'amélioration du cadre et des conditions de vie de ses populations ». Dans une mise au point publiée le 13 mai dernier, le ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo, dénonce fermement ces agissements qui n'ont pour unique objectif que de saper les efforts du pays en matière de conservation de sa biodiversité, tout en renvoyant la balle dans le camp de la communauté internationale. « Notre pays qui attache du prix au respect de ses engagements pour les grandes causes écologiques mondiales et la lutte contre le changement climatique, attend plutôt de ses partenaires qu'ils tiennent leurs promesses solennellement faites lors des grandes rencontres internationales. Il n'est pas compréhensible que le droit à l'existence des Ong puisse se réaliser dans la délation et la négation des évidences et au détriment de l'image du Cameroun », écrit le ministre.

Avant de dresser l’état du cadastre forestier national, loin, à l’en croire, de la présentation caricaturale faite par les Ong. Dans les faits, commence-t-il, la superficie des aires protégées du Cameroun couvre 9 837 310.07 hectares, soit 20,71% du territoire national, « bien au-delà de l'objectif de 12% des Nations unies. Le taux de déforestation du Cameroun est d'environ 0,6%, ce qui le situe parmi les plus faibles au niveau de la sous-région du Bassin du Congo ». Le membre du gouvernement ajoute que la prise en compte des communautés ainsi que les collectivités territoriales décentralisées étant une exigence dans le processus d'aménagement des aires protégées et des forêts de production comme le préconisent leurs décrets de création, « les plans d'aménagement sont réalisés de manière participative et inclusive et prévoient la négociation des accords entre les acteurs et les populations riveraines ».

Option assumée

Jules Doret Ndongo révèle pour la première fois le montant cumulé des redevances forestières annuelles et taxes d'affermage reversées depuis 2000, c’est-à-dire, depuis 23 ans, aux communes et communautés riveraines. Il est de 130 milliards Fcfa. Cet argent reversé directement aux bénéficiaires, précise le ministre des Forêts et de la Faune, n’intègre pas les revenus tirés de la création des forêts communautaires et des zones d'intérêts cynégétiques à gestion communautaire. Il soutient que « la déforestation à haut risque et la dégradation des forêts alléguées sont une vue de l'esprit », d’autant que « les 2,5 millions m³ de bois légal mis annuellement sur le marché local et international représentent 30% de la capacité annuelle de production ». In fine, « les appuis sectoriels dans le développement des agro-industries sont une option gouvernementale assumée visant la réduction d'un déficit de l'huile de palme évalué à plus de 160 000 tonnes et de la balance commerciale, largement en défaveur du Cameroun dans ce domaine. Les études d'impact réalisées et validées permettent de mieux gérer les contradictions liées à cette activité », écrit le ministre.

Source: ECO MATIN