Cameroun : augmentation du SMIG, voici les propositions sur la table

Le GICAM propose 40 000 FCFA

Wed, 15 Jun 2022 Source: La Lettre de la bourse du 15-06-2022

La confédération syndicale la plus importante du Cameroun, l’UGTC, a organisé le 9 juin dernier une session d’échanges sur le relèvement du taux SMIG auquel ont pris part les représentants du gouvernement, des partis politiques, des organisations syndicales, etc. Les partenaires sociaux se retrouveront le 16 juin à Yaoundé pour arrêter le nouveau taux du salaire minimum interprofessionnel garanti.

En attendant la fixation du salaire minimum interprofessionnel garanti, le 16 juin 2022, les organisations des travailleurs proposent de prendre en compte l’écart du coût de la vie et du niveau de pauvreté, plus élevés en zone rurale qu’en zone urbaine. L’augmentation semble donc acquise mais à quel prix ? Les négociations achoppent sur les variables à prendre en compte. Tour d’horizon entre les prétentions des organisations des travailleurs et les concessions demandées par le patronat. «

Comme- dit l’adage, « nécessité fait loi ». La conjoncture économique ne laisse plus personne indifférente. Après des années d’atermoiements, la question de la-revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est à nouveau à l’ordre du jour. Une fois n’est pas coutume, les partenaires sociaux (représentants des travailleurs, patronat et gouvernement) sont d’accord.

Et même les partenaires techniques et financiers comme le Fonds monétaire international (FMI). L’affaire serait presque du bouclé. C’est donc avec enthousiasme que les syndicats des travailleurs ont accueilli la convocation pour le 16 juin à Yaoundé d’une session de la Commission nationale consultative du travail pour arrêter le nouveau taux du SMIG.

C’est dans cette perspective que l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), la confédération syndicale la plus importante du Cameroun, a organisé une session d’échanges sur la fixation du SMIG le 9 juin dernier à Yaoundé. La rencontre a réuni une cinquantaine de participants représentant le gouvernement, les universités (Yaoundé 1, UCAC, UPAC), les partis politiques (RDPC, UPC), les syndicats, les médias, le Bureau international du travail (BIT) et d’autres corps sociaux.

Les échanges autour de la politique des revenus, la situation économique, le coût de la vie et le marché de l’emploi au Cameroun ont permis au président de l’UGTC, Isaac Bissala et son équipe de recueillir des contributions en vue de la formulation de la proposition à soumettre le 16 juin prochain. Pour cette confédération syndicale, un « smigard » se situe au pied de la pyramide de Maslow. Son salaire doit donc lui permettre de satisfaire ses besoins essentiels.

Pauvreté et inégalités

En prenant l’exemple d’une personne non mariée et sans enfant à charge, l’Ugtc a élaboré un « modèle de base » de budget familial mensuel comprenant cinq rubriques : l’alimentation : 90 000 FCFA soit un repas à 1000 FCFA et 03 repas par jour ; loyer d’une chambre : 15 000 FCFA ; habillement : 10 000 FCFA ; santé : 10 000 FCFA ; éducation : 10 000 FCFA soit un journal de 400 FCFA par jour.

En tout, il faudrait 135 000 FCFA à ce « jeune » pour joindre les deux bouts. « Si son employeur prend en charge le loyer et la santé, ce montant revient à 110 000 FCFA », explique Isaac Bissala. Au ternie de la rencontre et après arbitrage du bureau confédéral, l’Ugtc propose un Smig différencié qui passerait de 36 270 FCFA actuellement à 80 000 en zone urbaine et 135 000 FCFA en zone rurale. Ceci, pour tenir compte des disparités du coût de la vie et du niveau de pauvreté entre la ville et le village.

De fait, les résultats des Enquêtes camerounaise auprès des ménages (F.cam) réalisées Z par l’Institut nations des statistiques (INS) en 2001,2007 et 2014 montrent une hausse de la pauvreté en milieu rural. Selon Ecam 4, « une personne est considérée comme pauvre si elle vit dans un ménage pauvre. Un ménage est dit pauvre si sa consommation annuelle par équivalent-adulte est intérieure au seuil de pauvreté. Le seuil a été évalué à 232 547 FCFA en 2001. 26) 443 l;CFA en 2007et 33) 715 FCFA en 2014, correspondant respectivement à 637 FCFA, 73S FCFA et )3I FCFA par équivalent-adulte et par jour ».

L’INS explique que cette évolution du seuil de pauvreté de 15,9% entre 2001 et 2007, et de 26,1% entre 2007 et 2014 est tributaire principalement de l’inflation enregistrée au cours de ces périodes respectives [12,3% de 2001 à 2007 et à 20,4°/) de 2007 à 2014] et aux changements dans les habitudes de consommation. Ainsi, « le montant annuel moyen qu‘il fallait transférer à un pauvre pour le sortir de la pauvreté s’élevait à 74 002 FCFA en 2001, S3 161 FCFA en 2007 et 130 275 FCFA en 2014 », indique FINS.

Source: La Lettre de la bourse du 15-06-2022