C'est désormais un secret de polichinelle. Le Cameroun a besoin d'argent. Les députés ont procédé à un changement majeur dans la loi de finance 2023. Le timbre fiscal précédemment vendu à 1000 f cfa passe à 1500 f cfa. La rédaction de CamerounWeb apprend également que les acquéreurs d'immeuble aussi vont mettre la main à la poche. Le droit de mutation du titre foncier est désormais fixé à 4%. A cela s'ajoutent le certificat de propriété 25000 fcfa et la prénotation judiciaire à 250000 f cfa.
« Pendant que nous sommes concentrés au Qatar, l’Assemblée Nationale nous fait ça durement avec l’augmentation des impôts! Quand on sortira de l’euphorie du Mondial, on retrouvera la réalité de la pression fiscale tous azimuts! On est foutus !! », commente le politologue Dr David Eboutou.
Caisse vide
La situation économique du Cameroun est très inquiétante. Depuis le début de l’année, l’économiste camerounais Dieudonné Essomba alertait l’opinion publique nationale sur une éventuelle crise économique au Cameroun. Il a répété à plusieurs reprises que les comptes de l’Etat sont vides. Selon le chroniqueur télé chez Vision 4, le budget du Cameroun serait d’ailleurs confisqué par le Fonds Monétaire international pour régler les dettes du pays.
« Il n‘y a pas d’argent ! Ou plus exactement, le FMI a saisi notre budget et doit d’abord payer nos créanciers, avant de nous laisser le reste. En réalité, le budget du Cameroun qui ne se réalisait que de Mars à Novembre va désormais se réaliser de Mai à Août, soit seulement 3 Mois d‘activité », avait déclaré l’économiste dans une tribune en avril 2022.
Les faits semblent donner raison à Dieudonné Essomba. Selon Louis-Marie KAKDEU, membre du Shadow cabinet SDF Économie, Finances et Commerce, la préparation du budget 2023 du Cameroun est compromise par le FMI qui ne serait pas d’accord avec les dépenses que le Cameroun compte effectuer en 2023. La première monture du budget 2023 envoyée à l’institution tarde à revenir avec les amendements.
« En 2023, notre gouvernement voyou avait prévu d’augmenter ses dépenses de fonctionnement, ce qui lui permettrait de multiplier la passation des marchés fictifs, comme d’habitude, ou de poursuivre le financement des guerres meurtrières qu’il refuse de stopper par le dialogue », explique-t-il.