S’exprimant en fin de semaine dernière dans la métropole économique du Cameroun, Douala, en marge d’une session ordinaire du conseil d’administration, il a affirmé : «Nous ne partons pas de l'Afrique, nous avons juste décidé de revoir notre stratégie internationale et d'identifier un nouveau partenaire pour nos filiales africaines, dont la BICEC. Nous espérons avoir un partenaire qui sera non seulement financier, mais avec lequel nous pourrons collaborer notamment à travers nos solutions technologiques.»
Ces assurances, note-t-on, interviennent au moment où BPCE a débuté son processus de désengagement dans ses filiales africaines avec la cession récente, au groupe marocain Banque centrale populaire (BCP), de ses représentations à Maurice et à Madagascar.
«Je sais qu’en Afrique, la confiance se construit avec le temps, a laconiquement expliqué Jean-Pierre Levayer. Nous cherchons donc un partenaire qui connait déjà très bien l’Afrique et qui a un projet de développement africain.»
Cette sortie, note-t-on, intervient au moment où la BICEC se targue d’avoir été désignée «Meilleure banque de l’année 2017» Algoo International, une entreprise «spécialisée dans la réalisation d’analyses d’outils marketing et de sondages terrain de l’opinion publique en temps réel».
Voici deux années, pourtant, cet établissement, victime pendant 12 ans d’un vaste réseau de détournements estimés, selon des sources introduites, à plus de 50 milliards FCFA, a confirmé des pertes financières importantes en 2015, se soldant par un résultat net avant impôt en baisse de -50.8% par rapport à celui de 2014, et par un fonds pour risques bancaires généraux (FRBG)ayant décru de -63.4% par rapport à décembre de l’année d’avant.
La BICEC a porté devant les tribunaux cette affaire qui implique à la fois des prestataires de services, mais aussi plusieurs de ses hauts cadres, démissionnés ou limogés.
Son rapport d’activités, publié en janvier 2017 et validé par les commissaires aux comptes PricewaterhouseCoopers et ECA – Ernst & Young, faisait ainsi état d’un recul du produit net bancaire (PNB) de 7,3% conjugué à la hausse des frais de gestion (+7.7%), soit un résultat brut d’exploitation en baisse de 22,7% par rapport à la même période de 2014, et un coefficient d’exploitation s’affichant à 59% contre 50.8% l’année d’avant.