Cameroun: le Gic Ribaou augmente sa récolte d’environ 40%

Anarcade1 Le Gic Ribaou a produit 33,6 tonnes d’anacarde dans la région du Nord en 2017

Tue, 24 Oct 2017 Source: investiraucameroun.com

Dans la ville de Garoua, chef-lieu de la région du Nord, dans la partie septentrionale du Cameroun, un groupe d’agriculteurs a décidé de promouvoir la production et la commercialisation de l’anacarde, encore appelée noix de cajou. Ce fruit encore inconnu au Cameroun recèle pourtant d’innombrables opportunités au plan agro-économique, selon les experts du monde agricole.

Grâce à un verger de 650 hectares dont la majeure partie des anacardiers a été plantée dans le cadre d’un projet gouvernemental de reboisement, au milieu des années 70, le Gic fondé par Mme Hayatou a pu produire 33,6 tonnes de noix de cajou en 2017. La production, a-t-on appris, est en hausse d’environ 40% cette année, par rapport aux 20 tonnes produites au cours de la campagne 2016 qui s’étend généralement de février à avril.

Cette production, selon les membres du Gic, a été cédée à un partenaire œuvrant dans l’exportation, à un prix ne dépassant pas 250 francs Cfa le kilogramme, soit un peu plus de la moitié des prix pratiqués en Côte d’Ivoire pour le même produit, cette année (440 francs Cfa officiellement, mais ils ont atteint jusqu’à 700 francs Cfa dans certains bassins de production comme Tanda).

«Pour l’instant, nous ne pouvons pas atteindre le niveau de prix de la Côte d’Ivoire. Nous avons un problème de qualité du produit qu’il faut améliorer», explique Mme Hayatou qui a découvert les premiers anacardiers à Garoua en 1994, et se bat depuis 14 ans pour la promotion de l’anacarde au Cameroun. «Ici chez nous, les gens ne savent pas de quoi il s’agit. On suce juste la pomme et on jette la noix qui est pourtant l’essentiel», fait-elle remarquer.

En conséquence, malgré les vertus et autres opportunités dont recèle cette culture, il n’existe pas de marché local de la noix de cajou au Cameroun. D’ailleurs, rappelle Boubakary, un technicien supérieur en entrepreneuriat agropastoral travaillant comme consultant pour le Gic Ribaou, ce regroupement de producteurs a perdu une cargaison d’environ 1 000 sacs de 80 kilogrammes chacun, stockés au cours de la période 2006-2009, sans jamais trouver le moindre acheteur.

Aujourd’hui, avec le projet du gouvernement camerounais visant à mettre en place une stratégie de développement de la filière anacarde, l’espoir commence à naître chez les rares producteurs se dédiant à cette culture des zones sèches, dont la production nationale est actuellement estimée à un peu plus de 100 tonnes seulement. Contre 649 587 tonnes produites en Côte d’Ivoire en 2016, pour des ventes globales officiellement estimées à 325 milliards de francs Cfa, empochés par les producteurs et autres exportateurs.

Source: investiraucameroun.com