Cameroun : le prix de la tomate

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Tue, 19 Nov 2024 Source: L’Œil du Sahel n°2019 du 18 novembre 2024

Au lieu-dit marché des tomates, au Marché 8e de Yaoundé, des camionnettes de tomates sont classées en file indienne en bordure d’une route. Ce 17 novembre, ces camionnettes sont séparées par un petit espace qui permet aux vendeurs d’étaler les cageots de tomates. Un peu plus bas, l’on peut voir des cageots regroupés en tas de cinq à quinze devant chaque vendeur. Les vendeurs interpellent les passants pour attirer leur attention.

Il est 10h et ces grossistes continuent d’attendre de potentiels clients, malgré la baisse du prix. Ici, les prix du cageot de tomates varient entre 2 500 francs CFA et 3 500 francs. Or il y a seulement une semaine, le prix d’un cageot oscillait entre 7 000 francs et 5 000 francs.

Cette brusque baisse des prix est liée à plusieurs facteurs selon les jardiniers. « Nous sommes en début de saison sèche et c’est le temps des récoltes. Quand la saison sèche arrive ; la tomate murit rapidement, parfois ça se gâte », explique Abiboulay Mbassi, grossiste. Du coup, les producteurs sont obligés de s’en débarrasser le plus rapidement possible. Ces légumes en provenance de Foumbot et Foumban dans la région de l’Ouest sont, en cette période, en faveur de la ménagère. Jusqu’ici, les vendeurs se plaignent toujours de la rareté des clients. « C’est un temps mort. Je transporte 150 à 200 paniers par jour, je réussis à en vendre la moitié. Lorsque les fruits de tomate sont touchés ou mous, je suis obligé de les rassembler dans un cageot et vendre à 2 000 francs », confie Abiboulay Mbassi, grossiste.

Cette baisse est une occasion pour la ménagère de s’approvisionner en grande quantité. Ceci, de peur de subir une rareté lors des fêtes de fin d’année ou de se bousculer sur le marché en cette période de grand ravitaillement.

« La tomate n’a pas de prix fixe. L’année dernière, pendant les fêtes, la tomate était rare et le cageot coûtait entre 9 000 francs et 12 000 francs », souligne Fabrice Feungap, jardinier et commerçant. Côté ménages, certains se plaignent de l’absence des moyens de conservation de ce légume.

« Je peux acheter le cageot, mais je n’ai pas où le garder. Je préfère prendre en détail, même si cela me revient plus cher », se désole Joséphine, mère au foyer. D’autres achètent et se préparent déjà pour les fêtes. « J’ai acheté trois cageots et je compte en prendre deux autres pour compléter. J’écrase, je fais bouillir, je mets dans les paquets, puis je conserve dans un congélateur », a envisagé Aline, mère au foyer.

Source: L’Œil du Sahel n°2019 du 18 novembre 2024