Le secteur des affaires foncières conserve sa première place dans le classement des secteurs les plus visés par les dénonciations d'actes de corruption au Cameroun en 2023, selon le dernier rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac). Avec 21,3 % des 3 273 dénonciations reçues par voie de courrier administratif, ce domaine continue de susciter de nombreuses plaintes, principalement liées aux détournements d'indemnisations et aux litiges fonciers.
En deuxième position, la Fonction publique représente 17,43 % des dénonciations, souvent liées à des pratiques de perception indue de salaires, de faux documents et à la corruption lors des concours administratifs. La mise en place de l'application informatique de gestion des effectifs et de la Solde (Aigles), actuellement attendue, pourrait atténuer certaines de ces irrégularités.
Le secteur des finances arrive en troisième position avec 16,64 % des dénonciations, notamment pour des pratiques de détournement de pensions et de prélèvements abusifs sur les droits des usagers. Vient ensuite l’éducation, où les dénonciations concernent en grande partie la mauvaise gestion des fonds des associations de parents d'élèves et enseignants (Apee).
Enfin, le secteur des marchés publics clôture ce Top 5, avec des accusations de corruption dans les processus d'attribution des marchés. Une étude de la Banque mondiale publiée en juin 2024 souligne que 94 % des PME interrogées estiment que le système de passation des marchés publics manque de transparence. De plus, 39,51 % des entreprises dénoncent des cas de corruption, 48,38 % déplorent le manque d'informations, tandis que 11,61 % critiquent la complexité des procédures.