Le gouvernement camerounais vient de lancer un vaste projet de redressement pour la société Energy of Cameroon (ENEO), principal acteur du secteur de l’électricité au Cameroun. Cette initiative a été officiellement annoncée le 6 juin 2024, avec l’ouverture d’un appel à manifestation pour le recrutement d’un bureau d’étude chargé de réaliser un diagnostic global de l’entreprise et de proposer un plan de redressement interne.
Serge Ihongolok Elong, coordonnateur du programme de réformes du secteur de l’électricité au Cameroun, a signé le 4 septembre l’appel à manifestation. L’objectif est d’analyser de manière approfondie la situation d’ENEO, tant sur les plans technique, commercial, opérationnel, financier, qu'informatique, organisationnel et managérial. Le bureau d’étude retenu devra également comparer les performances actuelles de la société avec les termes du contrat qui lie l’État du Cameroun à l’investisseur britannique Actis, qui jusqu'à récemment détenait une participation majoritaire dans ENEO.
Le diagnostic devra déboucher sur un plan de redressement structuré, comportant des actions prioritaires, des indicateurs de performance, ainsi que des valeurs cibles annuelles pour permettre un suivi efficace.
Il sera également question d’estimer les coûts des différentes actions à entreprendre, d’identifier les sources de financement, de définir les délais de mise en œuvre et d’évaluer les risques associés.
Ce plan comprendra un cahier de charges pour chaque action clé et proposera un mécanisme indépendant pour la mise en œuvre des actions définies par le comité de gestion de la société.
Cette initiative intervient à un moment stratégique, alors que l’État camerounais a récemment décidé de racheter les 51 % des parts d’ENEO détenues par le fonds d’investissement britannique Actis.
Cette décision, confirmée par une correspondance du secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR) adressée à son homologue des services du Premier ministre (SGPM), s’inscrit dans une volonté de reprendre le contrôle de l’opérateur énergétique national et de renforcer la souveraineté énergétique du pays.
Paul Biya, président de la République, a ordonné la création d’un comité interministériel chargé de piloter ce processus de rachat.