Le ministre camerounais des Mines, Ernest Gwaboubou, procède ce 17 septembre 2018, dans la localité de Minim-Martap, dans la région de l’Adamaoua, au lancement de «la dernière phase de recherche», avant le développement des gisements de bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal, apprend-on officiellement.
Ces travaux d’exploration seront conduits par la société Camalco, filiale camerounaise de la junior-minière australienne Cayon Resources, à laquelle le gouvernement camerounais a délivré trois licences d’exploration le 11 juillet 2018.
L’attribution de ces licences à Canyon Resources met ainsi définitivement un terme à l’épisode Cameroon Alumina (CAL) sur le projet d’exploitation du premier gisement de bauxite au Cameroun ; cette entreprise, fruit d’un joint-venture entre l’Américain Hydromine, l’émirati Dubal Alumina et l’Indien Hindalco, n’ayant pas pu conclure une convention minière avec l’Etat camerounais, après plusieurs années de négociations.
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Concrètement, apprend-on de bonnes sources, la mise à l’écart de CAL sur ce projet est la conséquence du «blocage des négociations», lequel découle «de la non fourniture par CAL de toutes les études préalables définitives sur l’ensemble des composantes du projet (bauxite-alumine), assorties d’un modèle financier intégré, d’une part, et de la fébrilité de Dubal Alumina à continuer à investir dans le projet, d’autre part». Toutes choses qui ont conduit l’Etat camerounais à reverser dans le domaine minier national, depuis avril 2016, les permis autrefois détenus par CAL.
En reprenant les permis sur les gisements de bauxite de Ngaoundal et de Minim-Martap, après un peu plus de 2 années de négociations avec les autorités camerounaises, l’Australien Canyon Resources s’est engagé, précise une source proche du dossier, à mobiliser plus de 6 milliards de francs Cfa, afin de remplir un cahier des charges qui s’étend sur une période de 3 ans non renouvelable.
Pour rappel, d’après les estimations officielles, les gisements de bauxite de Minim-Martap et Ngaoundal ont un potentiel provisoirement estimé à 554 millions de tonnes, loin devant les 50 millions de tonnes du gisement de Fongo Tongo, dans la région de l’Ouest du pays.
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Le potentiel des deux gisements, apprend-on, fait du Cameroun le 2ème terreau de la bauxite en Afrique, derrière la Guinée Conakry.