Une plainte a été déposée ce mercredi 24 février 2016 au Procureur de la République près le tribunal de Bonanjo.
Tout comme le cas de la défunte Compagnie financière de l’Estuaire (Cofinest) qui a fermé ses portes il y a 5 ans, la Commercial Bank Cameroon (Cbc) connaît les mêmes problèmes que le premier. En rapport avec la mauvaise gestion. C’est du moins ce que La Nouvelle Expression a compris au travers d?une plainte déposée ce mercredi 24 février 2016 dans les tribunaux de la cité économique.
De sources sûres, il s’agit d?une plainte déposée par la Mutuelle inter-africaine des consommateurs des biens et services (Miacbis) contre le nommé Ndjanga Njoh Martin Luther, mandataire de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) à la tête de la Cbc Bank S.A. et Cie. La première partie accuse les seconds de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme en Afrique centrale, dont une opération en janvier 2015 pour une somme astronomique de 56 milliards Fcfa, et les infractions connexes.
Joint au téléphone pour avoir de plus amples éclairages, le président de la Miacbis par ailleurs auditeur bancaire, ne dément pas l’information même s’il dit :«ne pas vouloir se prononcer sur la question pour le moment». Il s’agit là d’une accusation gravissime qui menace la survie de la CBC et dont celle de l’ensemble des clients de cette banque ; par ricochet le système bancaire camerounais tout entier ainsi que la paix sociale au Cameroun et en Afrique centrale en général.
Rappelons, que la sortie de la Miacbis intervient quelques jours après qu’un confrère ait publié une information selon laquelle, le sieur Njanga Njoh, alors pointé du doigt par la Miacbis, a lui aussi traîné la Cobac en justice. Autrement dit, le concerné a saisi la cour de justice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), selon notre confrère, contre ceux qui l’ont hissé à la tête de cette banque et l’y maintiennent, en dépit de «sa gestion décriée». La Cobac qui, à son tour, a saisi, souligne le confrère, la juridiction interétatique d’Afrique centrale basée à N’Djamena.
Il faut rappeler que cette banque vient de montrer sa santé financière en conduisant un pool de banques qui ont financé la société de développement du coton (Sodécoton) à concurrence de 35 milliards Fcfa
Les questions qui taraudent les esprits sont celles de savoir : qu’est ce qui se passe réellement à la Cbc Cameroun ? Sinon comment comprendre que la Cobac supposée être le gendarme, en soit toujours à être pointée du doigt lorsque survient une mauvaise gestion dans les banques et microfinances ?
Rappelons que celle-ci dispose des pouvoirs administratif, réglementaire, de contrôle et de sanction. En d’autres termes, elle dispose de compétences et de pouvoirs divers en matière de réglementation et d’organisation de l’activité bancaire. Elle est chargée de délivrer des avis conformes dans les procédures d’agrément et d’autorisation individuelles qui restent la prérogative des autorités monétaires nationales.
La Cobac peut prendre des mesures conservatoires en mettant un établissement de crédit sous le régime d’administration provisoire et est habilitée à nommer un liquidateur dans les établissements qui cessent d’être agréés ; veille à ce que la réglementation bancaire soit respectée par les établissements de crédit.
C’est aussi un organe juridictionnel et peut intervenir à titre disciplinaire, sans préjudice des sanctions que pourront prendre les Autorités judiciaires nationales. Les sanctions prévues sont : l’avertissement, le blâme, l’interdiction d’effectuer certaines opérations ou toute autre limitation dans l’exercice de l’activité bancaire, la suspension ou la révocation des commissaires aux comptes, la suspension ou la démission d’office des dirigeants responsables et enfin, le retrait d’agrément de l’établissement. Affaire à suivre.