Le 23 juillet 2024, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), qui sert de banque centrale aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a lancé une offre de liquidité de 185 milliards de FCFA à destination des banques. L'opération a été largement sursouscrite, atteignant un taux de souscription de 267 %. Les banques ont exprimé un besoin total de 494,7 milliards de FCFA, bien au-delà de l'offre initiale de la BEAC.
Cette ruée vers la liquidité intervient dans un contexte de besoin accru des établissements de crédit de la région, exacerbée par une politique monétaire austère menée par la BEAC. Depuis plusieurs mois, la banque centrale a durci les conditions de refinancement en augmentant progressivement ses taux directeurs, limitant ainsi l'accès des banques commerciales aux financements. En parallèle, elle a suspendu les opérations d'injection de liquidité et intensifié les opérations de reprise de liquidité, tout en lançant des émissions de bons visant à réduire les liquidités disponibles.
Cependant, le 22 juillet 2024, une tentative de ponctionner 50 milliards de FCFA dans les coffres des banques par l'émission de bons de la BEAC a échoué, aucune souscription n'ayant été enregistrée. Cela souligne la demande pressante de liquidités dans le système bancaire de la Cemac, après une période prolongée de restrictions.
La BEAC justifie ces mesures par la nécessité de contenir une inflation estimée à 20 % d'origine monétaire. Néanmoins, depuis juin 2024, la détente des tensions inflationnistes a conduit la banque centrale à assouplir ses politiques, relançant notamment les injections de liquidités, une action fortement plébiscitée par les banques.