Ces entreprises à capitaux publics qui incitent à la révolte

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Fri, 18 Sep 2015 Source: cameroon-info.net

Dans une société gangrénée par la pauvreté, 26.1% des Camerounais ne peuvent subvenir quotidiennement à leurs besoins essentiels (nutrition, soins de santé, éducation...), selon des statistiques issues de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (2012), des sociétés dites de souveraineté viennent en rajouter à la colère des populations.

Dans son édition du mercredi 16 septembre 2015, l’hebdomadaire Repères liste un ensemble de sociétés dont les services sont essentiels pour les populations, mais qu’elles n’arrivent pas à les satisfaire. Tour d’horizon des sociétés d’Etat régulièrement pointées du doigt.

La Camerounaise des eaux (CDE)

Près de 70% de la population camerounaise n’a pas accès à l’eau potable. La ruée vers le précieux liquide est une gymnastique quotidienne, dans plusieurs quartiers des grandes agglomérations. A Yaoundé et Douala, beaucoup dorment d’un œil, gardant une oreille angoissée sur leur robinet. Parce qu’avec une capacité de production d’environ 150.000 m3 par jour, la Camerounaise des eaux n’est pas en mesure de satisfaire la demande journalière de Yaoundé qui tourne autour de 230.000 m3. Repère indique que Malgré les nombreux projets entamés pour résoudre le problème, la situation n’a pas changé et la colère des populations de connait point de répit. De nombreuses associations de défense des intérêts des consommateurs assignent la CDE en justice. Leurs griefs portent notamment sur les coupures intempestives et sans préavis, la mauvaise qualité de l’eau, etc.

La Mission d’aménagement et équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur)

Chargée de viabiliser et de commercialiser les terrains divisés en lots sur toute l’étendue du territoire national, des responsables de l’entreprise dont certains occupent encore de hautes fonctions au sein du gouvernement, sont régulièrement soupçonnés d’escroquerie foncière.

La Société Immobilière du Cameroun (SIC)

La plupart des logements de la SIC baignent dans une insalubrité repoussante, malgré les annonces de programmes d’assainissement, constate le journal. Les occupants de ces logements et les responsables de l’entreprise se jettent mutuellement la pierre dans la responsabilité de l’entretien. Ces logements dits sociaux sont devenus un luxe pour les personnes aisées (hommes d’affaires, hauts cadres de l’administration, hauts gradés de l’armée, etc.). Les procédures d’attributions des logements sont floues et les attentes trop longues, quand les dossiers ne restent pas bloqués. Au-delà de ces manquements, les prix de vente des logements paraissent exorbitants et ne répondent pas aux normes d’habitat social.

La Cameroon Telecommunications (Camtel)

Se connecter au Cameroun relève du parcours du combattant. Les consommateurs désabusés crient leur ras-le-bol, pendant politique chante la fin du calvaire chaque année. C’est pourtant devant les cameras de télévision que le gouvernement avait lancé, en 2009 à Kyé-Ossi, dans la région du Sud, ce qui était supposé être le grand projet de déploiement de 3 200 km de fibre optique en partenariat avec l’entreprise chinoise Huawei, sur financement de Eximbank of China et le budget de la Camtel. Il était question d’offrir aux consommateurs des services de Camtel des avantages comme la réduction des coûts de communication. Ce qui n’est visiblement pas le cas. Quant aux utilisateurs d(‘internet, le débit reste faible jusqu’alors.

La Cameroon Airline Coorporation (Camair-Co)

Selon Repères, les récents désagréments subit par les clients de la compagnie aérienne nationale date de depuis son lancement, le 28 mars 2011. Le 7 septembre 2015, des clients désabusés ont menacé d’incendier l’agence régionale du Centre à Yaoundé, du fait des nombreux vols annulés et le manque de communication. En dehors de ces griefs, le journal indique que Camair-Co manque de confort sur ses aéronefs, contrairement à la concurrence qui ne ménage aucun effort dans ce sens. « L’Etoile du Cameroun » pèche aussi par sa flotte chétive et ses effectifs pléthoriques. Et pour démontrer sa fragilité, l’entreprise a changé de capitaine de bord à quatre reprises.

Energy of Cameroon (Eneo)

La filiale du Fonds d’investissement britannique Actis, et concessionnaire du secteur de l’électricité au Cameroun depuis le 23 mai 2014 a récemment annoncé un bénéfice de l’ordre de 2,28 milliards de F CFA. Pourtant, les ménages croupissent toujours dans le noir. Le journal se souvient qu’à quelques jours du coup d’envoie de la Coupe du monde de football « Brésil 2014 », les camerounais avaient consenti de vivre dans le noir, pour une meilleure retransmission des matches sans interruption de l’énergie électrique. Le mondial débuté, certains grands quartiers et villes du pays étaient à nouveau plongés dans le noir.

En juin dernier, à la veille des examens de fin d’année, plusieurs candidats furent contraints de réviser leurs leçons dans le noir. Invité de l’émission dominical « Canal Presse » diffusé sur la chaîne Canal 2 International, le sociologue Claude Abé invitait les populations à sortir dans les rues de Yaoundé. Pour lui, Eneo n’avait « aucune expérience ». Il en voulait pour preuve l’infortune que la société a connue du côté de l’Ouganda.

Source: cameroon-info.net