Ces puissances étrangères qui détiennent l’économie camerounaise

économie La Grande Bretagne va contrôler l 'électricité au Cameroun jusqu'en 2021

Mon, 4 Jun 2018 Source: camer.be

Le contrat de concession du service public de l’électricité au Cameroun, dont est actuellement bénéficiaire la société Eneo (Energy of Cameroon) contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis, qui a récemment repris les actifs de l’Américain AES dans le secteur de l’électricité au Cameroun, pourrait être prorogé bien au-delà de l’année 2021, date de son échéance, a-t-on appris de sources autorisées.

En effet, dans le communiqué ayant sanctionné le dernier Conseil d’administration d’Eneo tenu à Yaoundé le 23 avril 2015, le Conseil recommande à la direction générale «de finaliser et de signer le nouvel avenant au contrat de concession entre Eneo Cameroon S.A. et la République du Cameroun». Selon nos sources, ce nouvel avenant vise, entre autres objectifs, à obtenir du gouvernement camerounais une prorogation du contrat de concession qu’Eneo a hérité d’Aes Sonel. Une source proche du dossier explique : «le programme d’investissements d’Eneo pour les 10 prochaines années se chiffre à ce jour à 477 milliards de francs Cfa.

LIRE AUSSI: Confidentiel: Paul Biya s’invite au procès Bolloré en France

Or, en l’état actuel, le contrat de concession hérité d’AES couvre la période allant jusqu’en 2021. Aucune discussion n’a formellement été engagée sur son extension, mais on peut valablement penser que l’avenant portera sur la durée minimale de l’extension, qui devra permettre de couvrir au moins la durée du remboursement de la dette contractée par l’entreprise auprès des bailleurs de fonds. C’est l’objectif visé par cet avenant. A savoir, aligner la durée du remboursement des emprunts dont a besoin l’opérateur, sur le contrat sous lequel il opère».

Le Français Total leader dans la distribution des produits pétroliers devant Tradex.

Le ministère de l’Eau et de l’Energie vient de rendre publiques des statistiques des mises à la consommation en 2016 qui montrent que la société camerounaise Tradex détient 19 % des parts du marché national contre 16% en 2012. Tradex devient ainsi le deuxième major national derrière le français Total Cameroun, partenaire de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (18 %), ainsi que de la Société camerounaise équatoriale de fabrication de lubrifiants (20 %), unique usine de lubrifiants au Cameroun.

« Son évolution sur le terrain, en si peu de temps, est très remarquable et je suis particulièrement satisfait de la manière dont elle remplit son cahier des charges sur la base duquel elle a été agréée », commente le ministère de l’Eau. Il rappelle que Tradex, société nationale ayant obtenu son premier agrément le 23 avril 2004 pour la distribution de l’ensemble des produits pétroliers, dispose à ce jour d’un réseau de 60 stations-service opérationnelles contre 175 pour Total Cameroun.

LIRE AUSSI: Brouille entre Biya et les USA: les instructions du Congrès Américain

Les Britanniques construisent le premier centre commercial du pays

Le fonds d’investissements britannique Actis a annoncé, le 12 février 2018, le lancement des travaux de construction du « Douala Grand Mall & Business Park », le « premier centre commercial et de loisirs régional » du pays, situé dans la capitale économique camerounaise. Ce projet réalisé avec le concours de Craft Development, le partenaire local, permettra d’ériger, sur une superficie de 18 000 m2, un multiplexe de cinq salles de cinéma, un supermarché et des boutiques.

Il s’agit, précise Actis, de la première phase d’un projet global qui comprend également la construction d’un hôtel cinq étoiles et d’un parc de bureaux, pour un coût total estimé à 80 milliards de francs CFA. Ce projet bénéficie des avantages fiscalo-douaniers prévus par la loi d’avril 2013, portant incitation à l’investissement privé en République du Les Britanniques commercialisent l’électricité dans les ménages au moins jusqu’en 2021 Cameroun, qui prévoit des exonérations allant de 5 à 10 ans, aussi bien en phase d’installation que d’exploitation des entreprises.

« Douala Grand Mall & Business park est un projet de référence qui apportera à la vibrante ville de Douala un de ses plus grands développements “mixed-use” au standard international, avec plus de 4500 emplois qui seront créés pendant les deux phases successives de constructions et d’opérations », affirme Mathurin Jidjouc Kamdem, CEO de Craft Development. Avec ce nouvel investissement, Actis se diversifie ainsi sur le territoire camerounais, après la reprise, il y a quelques années, des actifs de l’Américain AES, dans le capital social d’Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays.

La France gère même le Cinéma

Après la fermeture, il y a quelques années des salles de cinéma Le Wouri et Le Paradis, Douala, la capitale économique du Cameroun, a une nouvelle salle de cinéma et de spectacles depuis le 18 janvier 2017. Baptisée Canal Olympia et construite au quartier Bessengué, cette salle de cinéma et de spectacles sera la seconde du réseau éponyme au Cameroun, après celle inaugurée le 14 juin 2016 dans la capitale du pays, notamment sur le campus de l’Université de Yaoundé I.

LIRE AUSSI: Georges Soros veut en finir avec Biya, maudit jusqu'à la 7ème génération

Construites par le groupe français Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, les salles Canal Olympia «proposent 18 séances de cinéma par semaine, 6 jours sur 7, avec des films à l’affiche sortant le plus souvent en même temps qu’en France. Trois séances sont réservées chaque semaine à un film destiné aux plus jeunes et une journée entière est consacrée chaque mois au cinéma africain et de Nollywood.

Des concerts d’artistes africains et internationaux sont également prévus dans un second temps». En plus d’une capacité d’accueil de 300 personnes en configuration intérieure et plusieurs milliers de personnes en configuration extérieure, les salles de cinéma et de spectacles Canal Olympia, généralement dotées d’équipements de projection et de sonorisation numériques des plus modernes, ont la particularité de fonctionner entièrement à l’énergie solaire.

Les Etats-Unis cernent l’achat du cacao

Le leader du marché du cacao au Cameroun, Telcar Cocoa, négociant de la firme américaine Cargill, a acheté une cargaison globale de 43 700 tonnes de cacao certifié, au cours de la campagne 2016-2017, apprend-on de sources internes à l’entreprise. Ces volumes représentent plus de 50% des achats et des expéditions effectués par cet opérateur de la filière cacao camerounaise, au cours de la dernière campagne cacaoyère, pour le compte de laquelle Telcar Cocoa a d’ailleurs versé une prime totale de 2,2 milliards de francs Cfa, à environ 15 000 producteurs de cacao certifié. Pour rappel, Telcar Cocoa est l’un des principaux promoteurs de la production du cacao certifié au Cameroun, grâce au lancement, en 2011, d’un programme de certification UTZ, auquel ont déjà pris part plus de 30 000 producteurs de cacao, dans les principaux bassins du pays.

La Chine caracole dans l’hévéa

Entreprise agro-alimentaire majoritairement contrôlée par le Chinois Sinochem International, Hévécam. Les plantations d’Hévécam, dans la localité de Niété, non loin de la ville de Kribi, couvrent une superficie totale de 40 992 hectares, dont 22 000 hectares actuellement exploités, pour une production annuelle qui culmine à 32 000 tonnes de caoutchouc naturel.

Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyébé Ayissi, et le directeur général de la société Hévéa du Cameroun (Hévécam), Eric Hocepied, ont signé le 16 mars 2018 à Niété, près de la ville de Kribi, une convention de partenariat, en vue du développement des cultures vivrières dans les plantations d’hévéa. Ce projet, a-t-on appris des deux parties, vise non seulement à assurer la sécurité alimentaire des riverains des plantations d’Hévécam, mais aussi à créer des emplois décents, notamment grâce au développement de plantations familiales d’hévéa, aux côtés des grandes exploitations d’Hévécam.

Source: camer.be