La quatrième session 2016 des comités locaux de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public dans le Département de l’Océan s’est déroulée à Kribi, dans la région du Sud, jeudi 5 janvier 2017. Pour La Nouvelle Expression du 9 janvier 2017, la rencontre «aura été la plus houleuse et accablante pour les Maires malheureusement toujours absents». Le président du comité technique du BIP du Département de l’Océan est d’avis que les Maires sont des gangsters qui pillent les ressources de l’État.
«Il y a principalement Niété, Campo, Lolodorf et Kribi 1er; d’abord, les Maires fragilisent les ingénieurs de contrôle en ne leur remboursant pas les frais de déplacement qui ont pourtant été débloqués dans les trésoreries d’Ebolowa; ils font tout en marge de la réglementation, partout l’entretien routier est payé alors que rien n’est fait sur le terrain; il y a un autre cas flagrant de marché fictif à Campo où la supposée route Ipono-Rivière Ntem n’a jamais existé, mais les travaux publics parlent de 40 % d’exécution et 25 millions 700 mille FCFA sont déjà engloutis», a déclaré, l’air remonté, M. Dibengue, le président du comité technique et délégué départemental du Ministère de l’Économie.
Ses déclarations ont provoqué une indignation générale. Malheureusement, le comité de suivi n’a aucun pouvoir répressif. Le vice-président, Maître Bayi Noutossi Aicfadip, qui dirigeait les travaux, s’est contenté de prendre une résolution à soumettre au Préfet: «Nous allons faire un rapport fidèle à monsieur le Préfet; nous devons en outre penser à encourager les prestataires qui ont bien travaillé, et ficher les mauvais travailleurs pour ainsi attirer la commission de passation des marchés publics», a-t-il déclaré.
D’après les ingénieurs présents dans la salle, depuis 2014, les entretiens routiers et ceux des pistes agricoles n’ont jamais été effectués. Ils estiment que c’est parce que les Maires, au lieu d’attribuer le marché selon la procédure normale, vont négocier de l’argent liquide pour effectuer eux-mêmes ces travaux. «Et Dieu seul sait dans cette République que lorsqu’on sollicite de l’argent liquide dans une administration, chaque maillon de la chaîne par lequel passe le dossier doit absolument avoir «sa part», souligne le quotidien.
Au cours desdits travaux, il a été noté la forte pluviométrie et l’irrégularité des ingénieurs de contrôle sur le terrain. Même si la pluviométrie constitue une entrave naturelle, l’irrégularité des ingénieurs tient de plusieurs facteurs qui dépendent tous de la volonté humaine. «D’ abord, la forte corruption devenue endémique, ensuite le «gangstérisme» des Maires. Et enfin, le manque de matériel roulant. Aussitôt, assiste-t-on souvent à la guerre des taux de réalisation où régulièrement, la brigade de contrôle et les ingénieurs de contrôle ont des taux d’exécution différents», peut-on lire.