Chantiers routiers : L’Etat tarde à payer les décomptes

La route Foumban-Manki relie la région de l’Ouest à l’Adamaoua et celle de Babadjou- Bamenda relie l’Ouest au Nord-ouest. Ces deux axes routiers ont été visités par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi lundi et mardi derniers. Annoncé en grande pompe il y a quelques années dans le cadre de la dotation spéciale octroyée par le chef de l’Etat, le projet de réfection de la route Bafoussam-Bamenda est passé de chantier de l’espoir à chantier abandonné.

Le ministre des Travaux publics a constaté que de Bafoussam à Babadjou, la route est praticable. Mais après Babadjou, elle est impraticable. L’entreprise chargée de réaliser les travaux a quitté sa base vie emportant la quasi-totalité de son matériel. Le non-paiement des décomptes à l’entreprise en charge du chantier est la cause principale du blocage de la réalisation des travaux sur la route Foumban-Manki. L’entreprise Eser a indiqué par exemple que les décomptes ne sont pas payés depuis 9 mois. Cette entreprise a dû injecter plusieurs millions en fonds propres. Ce qui rend difficile l’avancement du chantier.

La route Manki-pont de la Mape réalisée par l’entreprise Buns Mag est bloquée par le même problème du non-paiement des décomptes mais aussi par celui du dédommagement des riverains qui doivent être déguerpis pour permettre l’avancement des travaux. Le ministre des Travaux publics a réitéré qu’une emprise de 5 à 6km doit être libérée sur la rive Magba, ainsi que le déplacement du réseau. Ce qui va engager des travaux supplémentaires, qui vont rallonger la durée du chantier. Toutefois, la satisfaction d’Emmanuel Nganou Djoumessi n’a pas été feinte lorsqu’il a constaté que le chantier de la route Foumban- Manki est réalisé à hauteur de 85% sur le plan physique.

L’entreprise Eser qui effectue les travaux a, par la voix de son directeur général, affirmé au ministre que les travaux seront achevés avant le 17 juin, délai contractuel. Il faudra aussi tenir compte des exigences du ministre Nganou Djoumessi qui demande que l’entreprise produise un retro planning ressortant la principale contrainte qui est financière, ainsi que les prestations récentes. Un tableau qui mettrait l’accent sur les ressources financières à mobiliser. Le ministre des Travaux publics s’est voulu rassurant laissant entendre qu’il va, dès son retour à Yaoundé, faire bouger les lignes pour que l’argent soit disponible afin que les travaux soient finalisés au plus tard le 31 août. Lancé il y a plus de 5 ans, le chantier de l’axe routier Foumban-Manki devait être réalisé en 18 mois. Depuis 5 ans, les travaux s’enlisent.

L’entreprise qui est sur le terrain dit employer 278 personnes dont 28 expatriés qui travaillent jours et nuits. Mais les retards du payement des décomptes bloquent l’avancement des travaux. Le ministre s’est engagé à résoudre ce problème promptement. Reste à passer des promesses aux actes.