La révélation est de Mitsuhiro Furusawa, le directeur général adjoint (DGA) du Fonds monétaire international, (FMI) qui était en visite au pays du 14 au 15 septembre dernier.
« Cinq banques de petite taille et non importantes pour le système sont insolvables ; la plupart le sont depuis de nombreuses années ». C’est la révélation faite par Mitsuhiro Furusawa, le directeur général adjoint (DGA) du Fonds monétaire international, (FMI), en visite au Cameroun du 14 au 15 septembre dernier.
Le DGA s’est bien gardé de citer nommément les banques insolvables de peur de créer la panique. Il s’est juste contenter d’indiquer à l’adresse des autorités camerounaises : « Votre secteur bancaire s’est montré jusqu’à présent résilient face à la crise. Mais il existe des signes de tension. La liquidité diminue et les prêts improductifs sont en hausse ».
Mitsuhiro Furusawa a indiqué que les autorités camerounaises ont commencé à chercher à remédier à la situation des banques insolvables et à réduire les prêts improductifs. Il a rassuré en soulignant que le FMI accorde son aide dans ce domaine en collaborant tant avec le Cameroun qu’avec la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac.
Le DGA a alors annoncé que le secteur financier est le deuxième domaine où il est essentiel pour le Fonds monétaire international d’opérer des réformes pour rétablir la croissance. « Il y a des mesures que votre gouvernement peut prendre pour consolider la stabilité, rendre le système financier plus accessible et améliorer l’inclusion financière », a-t-il ajouté.
Dans le milieu des banques, les acteurs disent comprendre pourquoi Mitsuhiro Furusawa s’est gardé de citer nommément les banques insolvables.
« En général ce type d'information nous oblige au respect du secret professionnel afin de prévenir un éventuel cas de retraits massifs des déposants dès lors que l'information est publiée », déclare sous anonymat une source fiable du secteur bancaire. « Le Quotidien de l’économie » a mené sa petite enquête auprès de plusieurs établissements bancaires à la suite des révélations du DGA du FMI.
Il ressort qu’aucune des quinze banques commerciales au Cameroun ne confessent être au courant de l’insolvabilité des cinq banques épinglées. La Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), par exemple, a déclaré qu'il respecte les ratios prudentiels, et que « ce sont sûrement les banques qui ne respectent pas certains ratios qui sont concernées ».
Même discours auprès de Société générale Cameroun (SGC), qui affirme avoir reçu récemment une mission de la Cobac. « Tout s’est bien passé. On a même reçu les félicitations de la Cobac », se vante SGC. Du côté de UBA,la banque affirme que ses chiffres parlent d'eux-mêmes. A cet effet, elle, rappelle qu’avec un bénéfice de 1,956 milliard de nairas (2,951 milliards de FCFA) au premier semestre 2017, la filiale camerounaise du groupe bancaire nigérian United Bank for Africa (UBA) a été la plus rentable, parmi toutes ses consœurs de l’Afrique francophone, à fin juin 2017.
Sur l’ensemble du réseau UBA en Afrique, hors Nigeria, la filiale camerounaise affiche même le 2ème résultat net le plus important, derrière la filiale ghanéenne, dont les bénéfices à fin juin 2017 multiplient pratiquement par six, ceux engrangés par UBA Cameroun, soit 7,981 milliards de nairas (un peu plus de 12 milliards de FCFA.