La direction du GICAM a envoyé un message aux adhérents de sa plateforme. Des questions relatives à la fusion GICAM-E.CAM sont au centre des questions. Voici ce qu’il faut comprendre de la fusion GICAM-E.CAM en 7 points clés.
1. Quelle est l’origine de la fusion GICAM-ECAM, autrement dit comment arrive-t-on à fusionner les deux mouvements patronaux ?
Dans son programme en 2017, Célestin Tawamba à l’époque tête de liste de la liste GICAM en action, inscrivait dans les priorités de son futur mandat : l’unité du patronat. Unir le patronat était un impératif pour la nouvelle administration élue en 2017.
Vous êtes fondé aujourd’hui, en tant qu’adhérent du GICAM à vous interroger.
Mais comment pouvions-nous efficacement et durablement réinventer le Patronat alors que les voix patronales sont fractionnées, fracturés et dispersés ?
Il était indispensable de ressouder le patronat depuis le schisme de 2008.
Souvenez-vous, dans son discours d’investiture du 29 juin 2017, voici exactement ce que disait le président Célestin Tawamba : « L’exigence de rassemblement nous imposera de ne ménager aucun effort, pour réunir et fédérer tous les Patrons au sein de la Maison Commune qu’est le GICAM…D’ores et déjà, nous tendons officiellement la Main à ceux qui, pour une raison ou une autre, ont tourné le dos à notre Groupement. »
Dans le respect de cet engagement pris devant les Adhérents du GICAM, un rapprochement avec E.CAM a conduit dès le 17 janvier 2019, à mettre en place, une Instance de concertation, la « COORDINATION PATRONALE ».
La coordination patronale dont l’objectif global était de partager des informations et d’harmoniser les positions entre les deux Organisation sur les problématiques relevant de leurs missions, a permis de réaliser plusieurs actions et obtenu des résultats probants, dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires notamment. Vous avez ainsi pu constater dès 2019, une cohérence, et une unité de voix dans les prises de position des deux patronats.
Quatre ans après, la coordination patronale ayant produit tous ses effets, l’urgence d’aller plus loin, de sortir de cette allégorie de « maison commune chambres à part », s’est imposée. Ainsi, en ce mois de mars 2023, les Conseils d’Administration du GICAM et d’E.CAM réunis séparément, conformément aux dispositions statutaires des deux mouvements, ont décidé A L’UNANIMITE de fusionner les deux Entités.
2. Face au flot d’informations et contre informations, vous vous demandez légitimement pourquoi cette fusion était -elle nécessaire, utile ?
D’évidence, le fractionnement des voix du patronat était préjudiciable à un seul acteur : le patronat. Par la division, nous nous auto sabordions.
Comment pouvions nous défendre vos intérêts efficacement, défendre les vues du patronat pour notre économie, dans un environnement lourd, vicié et fracturé, si nous avancions en rangs dispersés, avec le risque de l’incohérence, de la division, et de paraître inaudibles ?
La fusion du GICAM avec E.CAM, est donc, avant tout, une thérapie nécessaire et indispensable, pour panser les blessures et les effets de la scission du Groupement en 2008.
Mais bien plus, et il importe de le dire haut et fort :
- Dans un pays, où les patronats peinent à faire syndiquer les Entreprises, si on considère malgré les efforts des différentes mandatures la sous représentativité des Organisations patronales, en faisant un calcul simple, la fusion accroît considérablement le nombre d’adhérents. Et mieux, la fusion GICAM-ECAM en renforçant notre représentativité, fait de nous le plus grand, le plus puissant, et le plus audible mouvement patronal en Afrique centrale, et dans une certaine mesure en Afrique francophone.
- L’élargissement de notre représentativité accroît notre influence dans nos échanges et discussions avec les pouvoirs publics et les autres partenaires sociaux.
- Unis, Ensemble, et plus représentatifs de l’écosystème entrepreneurial de notre pays, nous sommes désormais mieux outillés et mieux armés pour construire avec les pouvoirs publics, cette économie émergente à laquelle nous aspirons tous.
Cette fusion nous désigne comme le quasi unique mandataire des Entreprises et interlocuteur auprès des Partenaires sociaux, publics et internationaux pour une meilleure défense des intérêts des entreprises.
3. Maintenant que vous savez pourquoi nous devions faire cette fusion, vous vous interrogez sur les différentes étapes qui nous ont conduit à la fusion ? Comment en sommes nous arrivés à l’union totale, la fusion ?
Comme relevé précédemment, la première étape aura été la signature de l’acte de la coordination patronale le 17 janvier 2019, entre les présidents Ayangma et Tawamba, au siège du GICAM.
Naturellement, les échanges et les discussions se sont poursuivis durant quatre ans.
Le 03 mars 2023, le conseil d’administration du GICAM a approuvé à l’Unanimité la décision de fusion avec ECAM. Le Conseil d’Administration d’ECAM, à son tour a, à l’unanimité, approuvé le 30 mars 2023 l’historique décision de fusionner avec le GICAM.
Puis, le 05 avril 2023, les Présidents Célestin TAWAMBA président GICAM, et Protais AYANGMA président ECAM, en présence des Conseils d’Administrations des deux Organisations et des médias ont signé, à l’hôtel krystal palace, le traité de fusion ; premier acte juridique scellant et consacrant en respect des dispositions statutaires des deux mouvements, la fusion.
La dernière étape sera la ratification du Traité de fusion par les Assemblées Générales Extraordinaires du GICAM et d’E.CAM, c’est à dire par vous les adhérents du GICAM et d’ECAM.
4. Pourquoi la fusion création et pas la fusion absorption ? Le nom «GICAM» disparaitra-t-il ?
Commençons par faire un rappel des différentes notions :
La Fusion absorption fait intervenir deux Entités l’absorbée et l’absorbante. L’absorbée transfère l’intégralité de ses actifs et passifs à l’absorbante et disparaît sans être liquidée.
Dans la fusion constitution ou création, les deux Entités transmettent leurs actifs et passifs à une nouvelle Entité créée. Elles disparaissent sans être liquidées au profit de la nouvelle Organisation.
Appliqué au cas d’espèce :
Dans la fusion absorption ECAM absorberait le GICAM ou bien l’inverse et dans ce cas, l’entité absorbante modifierait quelques dispositions de ses textes organiques pour s’adapter aux particularités de l’entité absorbée.
Dans la fusion création, il s’agit pour le GICAM et ECAM de mettre de coté leurs corpus réglementaires actuels pour créer par la force de nouveaux textes organiques, une Organisation plus adaptée aux réalités du moment, sans liquider leurs actifs et passifs.
Il est important de comprendre cette absence de liquidation car cela explique que les actifs de chaque Entité au rang desquels figurent les avantages patrimoniaux ne sont pas vendus. Les actifs et passifs sont plutôt comptabilisés comme apports de chaque Entité pour la constitution de la nouvelle organisation.
Pourquoi donc la fusion création ?
Cette opération qui met en commun le patrimoine et les activités des deux Organisations au profit d’une nouvelle plus puissante et forte ne peut se faire efficacement que par création pour tenir compte de ce qui suit :
Premièrement parce-que c’était une condition de ECAM pour éviter toute posture hégémonique du GICAM et au regard de la réalité des chiffres. En effet, il ne s’agit pas d’un simple retour à la maison comme ou pourrait être tenté de le croire.
Moins de 10 Adhérents ont quitté le GICAM en 2008 pour créer ECAM, mais c’est 400 Adhérents qui viennent par la fusion. Soit plus de 60% du nombre actuel des membres directs du GICAM. Sur le pan de l’influence, ECAM est représenté dans une trentaine d’Instances décisionnelles, autrement dit environ 70% du nombre actuel des Instances décisionnelles dans lesquels siègent le GICAM qui se situe autour de 45.
Deuxièmement, pour intégrer efficacement la composante PME et TPE qui est le domaine exclusif d’action de E.CAM, le GICAM doit opérer une mutation profonde de ses textes constitutifs. Le choix inéluctable d’aller vers une nouvelle Entité permet de prendre en considération dans les Statuts, le Règlement Intérieur et même l’organigramme de la nouvelle Entité, les éléments à même de garantir la défense des intérêts des très grandes, grandes, moyennes, petites et très petites Entreprises. Cela permet d’être plus cohérent avec l’écosystème de notre pays dont l’économie est constituée à plus de 90% des PMEs et TPE.
Troisièmement dans l’état actuel, le fonctionnement des Organes décisionnels des deux Associations n’est pas concordant; Encore moins les conditions d’éligibilité au statut de membre, la perte de la qualité de membres, les montants des cotisations et les modalité de leur paiement qui sont traités de manière totalement disparate au GICAM et à E.CAM. Il faut absolument les concilier.
Quatrièmement et enfin, après 66 années d’existence le GICAM doit faire sa mue. Il faut le dépuiller de ses oripeaux coloniaux pour le revêtir des vêtements correspondant aux aspirations profondes des Adhérents en 2023.
Quant au changement de nom «GICAM» il n’est ni obligatoire ni à l’ordre du jour. Il appartiendra aux seuls Adhérents de décider demain, dans le sillage des patronats français (CNPF devenu MEDEF), ivoirien (CNPI devenu CGECI), ou même récemment gabonais qui le faisait pour la troisième fois (UNIGABON puis CPG puis FEG), de changer le nom.
5. Fallait-il requérir l’avis des Adhérents du GICAM avant de signer le traité de fusion ?
La réponse est NON :
- Tout d’abord, parce qu'il s'agit d'une proposition forte du programme du Président, largement plébiscitée en 2017. Les adhérents en élisant la liste du président, avec une large majorité , ont validé cette proposition.
- Ensuite, parce que l'organe élu qu'est le Conseil d'administration, a reçu mandat de L'AG par le fait de l’élection, pour implémenter au nom des Adhérents du GICAM, toutes les activités prévues dans le programme. Et, ce Conseil d’administration, a, à l'unanimité, le 03 mars dernier, approuvé la fusion avec ECAM. Et, par la même occasion, a donné mandat à son tour au Président pour signer le Traité de fusion.
- Enfin, comme le prévoient nos statuts il est question maintenant que les Adhérents votent pour que la fusion prenne effet , au plan juridique. L’onction des adhérents , qui peut aussi être entendue comme une ratification, à l AGE du 11 juillet, à la majorité des 2/3 est donc l’enjeu majeur. Naturellement, les adhérents seront les seuls , et uniquement les seuls , à décider si ce traité de fusion entrera en vigueur. Seule leur décision comptera .
6. Que deviendra votre patronat le GICAM, que deviendra le patronat ECAM ? Vous questionnez-vous adhérents du GICAM comme d’ECAM et à raison. Quel est le futur de vos Organisations patronales après cet acte majeur de fusion ?
Votre mouvement patronal deviendra assurément une organisation plus grande, plus puissante, plus forte et plus représentative en termes de nombre d’adhérents.
Lors de l’Assemblée générale constitutive, Les actifs et passifs du GICAM et d’E.CAM seront consolidés au sein d’une seule et vous adhérents, créerez alors une organisation patronale unifiée, moderne, plus en cohérence avec les règles de gouvernance et de démocratie associative de notre époque, avec une structure organique plus représentative des différents acteurs du secteur privé.
Message de la direction du GICAM aux adhérents