Concessions forestières : 'les incohérences de Zakarie Wandja'

Zakarie Wandja

Mon, 31 Jan 2022 Source: www.camerounweb.com

Le bras de fer entre le ministre des Forets et le président de la Fédération des Associations et syndicats des Pme-Pmi de la filière bois intéresse nos confrères du journal Le Quotidien. Dans sa livraison N° 802 de ce lundi, le journal prend position contre le président de la Fédération des Associations et syndicats des Pme-Pmi de la filière bois, Zakarie Wandja.

En accusant vertement le ministre des Forêts de tripatouillages, le président de la Fédération des Associations et syndicats des Pme-Pmi de la filière bois, s’est fourvoyé sur toute la ligne, démontrant au passage sa méconnaissance du dossier et en affichant clairement son désir malsain de faire perdre à l’Etat plusieurs milliards de FCFA.

L’avis d’Appel d’offres n° 0161/AAO/ MINFOF/SG/DF/SDAFF/SDIAF du 16 décembre 2021 portant attribution de cinq concessions forestières, a donné des ulcères à plusieurs exploitants forestiers. Certains d’entre eux, représentés par Zakarie Wandja qui se présente comme le président de la Fédération des Associations et syndicats des Pme-Pmi de la filière bois, ont d’ailleurs perdu le sommeil. Aussi, dans une correspondance adressée le 25 janvier 2022 au ministre des Forêts et de la faune, Jules Doret Ndongo, il demande l’annulation de l’Appel d’offres ci-dessus. Selon lui, il a été entaché des irrégularités graves à la concurrence et aux violations flagrantes de la loi forestière sur les conditionnalités d’attribution des Unités forestières d’aménagement (Ufa).

A l’en croire, cet Appel d’offres suscité dans son objet, présente une disposition qui d’office écarte la majorité des sociétés forestières. Cette sortie, comme celle du 07 décembre 2021 adressée au ministre, Directeur du Cabinet civil de la Présidence de République du Cameroun où il sollicitait son intervention à la suite du retrait des Unités forestières d’aménagement à certaines sociétés membres de sa Fédération, dénote de la volonté de Zakarie Wandja, d’user des artifices de toutes sortes pour nuire à la bonne marche d’un processus réglementaire, encadré par un observateur indépendant déterminé à garantir la transparence dans le secteur, selon les prescriptions du Premier ministre, chef du Gouvernement.

Procès en sorcellerie

En reprochant donc à Jules Doret Ndongo d’avoir restreint l’Appel d’offres aux sociétés ayant des Ufa dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest et/ou à leurs partenaires, Zakarie Wandja, sans honte bue, fait simplement preuve de mauvaise foi. Parce qu’il reconnaît lui-même dans sa dernière correspondance que ces sociétés n’exploitent pas leurs concessions forestières à cause des troubles dans ces parties du pays. En effet, selon des informations puisées à bonne source, la restriction des conditions d’accès à l’Appel d’offres en question n’est pas une volonté délibérée du ministre des Forêts et de la faune, mais bien des Services du Premier ministre qui ont voulu procéder au sauvetage des entreprises fortement sinistrées, donc le pronostic vital et la faillite sont prononcés. Bien plus, il est question de leur garantir une visibilité sur un moyen et long terme par rapport aux sources d’approvisionnement susceptibles de répondre à leurs besoins annuels de production et de transformation de bois. Il ne s’agit pas seulement de cela. D’après cette même source, le gouvernement, à travers cette mesure, veut sauver des milliers d’emplois dans un contexte où le taux de chômage a atteint des records inégalés, mais également d’assurer une contribution substantielle aux recettes de l’Etat en termes notamment de Redevances forestières annuelles et de Taxe d’abattage. D’ailleurs ces informations sont connues de tous et même de Zakarie Wandja qui pour des intérêts égoïstes et personnelles feint de les ignorer.

Bien plus, il sait comme tout exploitant forestier que depuis 2017, le chiffre d’affaires cumulé des Entreprises sinistrées, notamment dans les régions du Sud-Ouest dont la superficie cumulée des concessions forestières est de 601 988 hectares, est de 32 milliards de Fcfa. Mais malgré la situation trouble qui prévaut dans cette région du Cameroun, ces entreprises ont pu reversées dans les caisses de l’Etat environ 22 milliards de FCFA de taxes et impôts, représentant la Redevance forestière d’aménagement, la taxe d’abattage, le droit de sortie des grumes/débités et bien d’autres.

Comment l’Etat pouvait-il rester insensible à ce sacrifice qui a permis de sauver également au passage près de 4.000 emplois directs ? Lui qui, pendant 04 ans, a essayé de trouver des solutions palliatives à court terme qui consistaient à leur attribuer annuellement des ventes de coupe qui ont vite montré leurs limites, du fait de la difficulté à constituer encore des espaces exploitables sous cette forme. Sollicitude du gouvernement Les accusations portées donc contre le ministre des Forêts et de la faune ne sont purement et simplement qu’un tissu de mensonges, savamment conçu pour porter le discrédit sur un haut commis de l’Etat qui a fait de la gouvernance forestière son cheval de bataille depuis son arrivée à la tête de ce département ministériel. Et ce ne sont pas des sorties comme celles de Zakarie Wandja dont les collusions maffieuses sont connues au ministère des Forêts et de la faune qui pourraient le décourager, apprend-on de ce côté. Des gesticulations qui n’ont pas émoustillé la détermination du gouvernement à apporter tout son soutien aux entreprises citoyennes qui ont fait preuve de résilience, en dépit de la situation peu reluisante de leurs trésoreries.

Alors, pour leur permettre de continuer dans la même voie, le gouvernement a décidé de mettre sur pied un véritable plan de sauvetage en eaux troubles qui devait s’inscrire dans la durée et dont les impacts peuvent être rapidement obtenus avant que ces entreprises n’atteignent un seuil ultime de non-retour au-delà duquel toute autre mesure serait sans effet. Au sujet du retrait des Ufa querellées. Au ministère des Forêts et de la faune, la sortie de Zakarie Wandja a quelque peu surpris. Surtout que les raisons du retrait et la mise en adjudication des Unités forestières d’aménagement en carence de paiement est bien connu de tous et surtout de lui qui est proche de la gestion des dossiers querellés. Une situation qui ne dépend en aucun moment du ministère des Forêts et de la faune, encore moins du ministre de tutelle, mais bien du ministre des Finances à cause de l’incapacité des entreprises propriétaires de ces concessions forestières de s’acquitter de leurs dettes en termes d’impôts auprès de l’Etat.

C’est donc aux termes d’une longue procédure que l’avis d’Appel d’offres n° 0161/ AAO/MINFOF/SG/DF/SDAFF/SDIAF du 16 décembre 2021 a été lancé en vue de l’attribution en exploitation des concessions forestières en carence de paiement, conformément à la réglementation en vigueur. Il ne s’agit donc pas d’une volonté du gouvernement de nuire ou de satisfaire une quelconque entreprise. S’agissant les plaintes de M. Wandja en rapport à l’absence de certains membres statuaires à la commission d’attribution des Forêts, des langues se sont quelque délier pour lui rappeler que sur le fondement de l’article 99 du décret N° 95/531/ PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts, la réglementation forestière ne fait nullement obligation au ministre des Forêts et de la faune de convier tous les syndicats forestiers existants au Cameroun. Compte tenu de leur nombre, on ne serait pas loin d’un marché si le ministre des Forêts et de la faune arrivait à les inviter tous.

Prise d’intérêt de Zakarie Wandja Toujours en rapport avec la dernière correspondance adressée au ministre Jules Doret NNdongo qui a d’ailleurs fait les choux gras de la presse locale, le président de la Fédération des Associations et syndicats des Pme-Pmi de la filière bois, suggère que par accord notarié validé par une commission interministérielle, le ministre des Forêts et la faune donne !a possibilité aux détenteurs des Ufa en carence de paiement, de procéder à la cession de celles-ci aux nouveaux postulants, sous condition de reprise de leur passif fiscal. Une proposition tout à fait saugrenue, voire surréaliste selon des sources proches des questions forestières. Car, elle ne serait sous-tendue par aucune disposition réglementaire en vigueur, encore moins une jurisprudence dans ce domaine.

D’ailleurs à en croire la même source, son application se heurterait aux exigences de l’Acte uniforme OHADA sur le droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, ainsi que l’Accord de Partenariat Volontaire signe entre la République du Cameroun et l’Union européenne sur l’application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux des bois et des produits dérivés vers l’Union européenne. De quoi donner du tournis à Zakarie Wandja qui devrait certainement réviser sa posture. Affaire à suivre.

Source: www.camerounweb.com