C’est ce qui ressort de la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 4), qui souligne au passage l’importance du sous-emploi. Le recrutement spécial de 25 000 agents de l’Etat en 2012 et la titularisation des enseignants vacataires.
Voilà qui, selon les résultats de la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 4), font que l’administration publique a le plus contribué à la création des emplois, entre 2007 et 2014.
Durant cette période, la structure du marché du travail par secteur d’activités montre que la part du secteur tertiaire (commerces, transports, banques, administration, etc.) dans les emplois est passée de 30% en 2007 à plus de 38% en 2014.
Une part qui augmente aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, « au détriment particulièrement de l’agriculture », indique le document. L’agriculture a, en effet, perdu un nombre important d’emplois dans cette période, reculant de 57% à 45%. Cette perte, selon l’INS, « n’est pas nécessairement une mauvaise chose sur le plan de la pauvreté puisque les individus anciennement occupés dans ce secteur migrent vers des secteurs d’activités plus productifs ».
Outre le secteur tertiaire, il est indiqué que l’agro-alimentaire et le BTP contribuent également, « de manière relativement importante à la création d’emplois, avec une augmentation du volume des emplois de plus de 90% pour l’agro-alimentaire et de près de moitié pour le BTP entre 2007 et 2014 ».
A propos de l’administration, des économistes assurent que le fait que la plupart des emplois générés étaient dans le secteur public et les zones urbaines est l'une des principales raisons pour lesquelles l'économie n'a pas réussi à réduire l'ampleur du sous-emploi.
En effet, pour faire face au chômage, de nombreux diplômés de l’enseignement supérieur sont aujourd’hui instituteurs ou agents de maîtrise dans le public, toutes choses ne permettant pas de valoriser leurs compétences intellectuelles. Ils semblent a priori mieux lotis que leurs camarades de l’informel qui œuvrent dans les « Call box » et autres « Bendskin ». « Cela montre aussi l'échec du secteur privé à créer suffisamment d'emplois décents.
Une autre raison principale est qu’il n’y a pas de politiques de création d'emplois conçus spécifiquement pour ceux qui travaillent dans le secteur informel, l’agriculture et les zones rurales où la majorité des acteurs sont en sous-emploi », assure le Dr Ariel Ngnitedem (PhD), économiste et expert financier. Selon cette source, le fait que le secteur agricole ait perdu un bon nombre d'emplois est également inquiétant.
Parce que la migration a bien pu se faire vers d'autres secteurs d’activités moins valorisantes encore. Sauf que, selon ECAM 4, « tout laisse à penser que les personnes qui restent dans ce secteur sont plus affectées par la pauvreté, puisque les indicateurs de pauvreté s’aggravent en milieu rural »