Le Conseil national du crédit (CNC) s'est réuni en session extraordinaire le 30 janvier 2017 sur convocation de son président, Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances. Parmi les points à l'ordre du jour, l'examen de la situation du système bancaire camerounais composé de 14 établissements. Globalement, les chiffres sont positifs.
Le total du bilan des banques, qui est l'équivalent de leur chiffre d'affaires a augmenté de 7,8%. Il est passé de 4 687,3 milliards de F en décembre 2015 à 5054,9 milliards de F en décembre 2016. Les dépôts de la clientèle sont eux aussi en progression sur la même période. Ils se chiffrent à plus de 3 661,2 milliards de F à fin 2016 contre 3 525,4 milliards de F il y a un an. De l'avis de certains acteurs du système, cette augmentation se justifie par le retour de confiance des usagers. D'ailleurs, les particuliers occupent la première place avec 40,2% du total des dépôts soit 1 473 milliards de F suivis par les entreprises privées qui détiennent 22,7% des parts de marché, soit 830 milliards de F.
Autre point relevé, c'est la progression des crédits accordés à la clientèle. Ils sont passés de 2 990 milliards de F à fin décembre 2015 à 3 161,2 milliards de F au terme de l'exercice écoulée, soit une hausse de 5,7%. Les bénéficiaires de ces crédits sont majoritairement les entreprises privées qui concentrent 71,6% du total, suivies par les particuliers (15,1%) et les entreprises publiques (6,6%). Les principales branches d'activités qui en bénéficient sont les bâtiments et travaux publics, le commerce de gros et de détail, les transports et activités auxiliaires de transport et télécommunications, l'agriculture-chasse-sylviculture-pêche, les industries extractives, la production-distribution d'électricité-gaz-vapeur-eau. Deux remarques principales se dégagent de ces données. La quasi-totalité des dépôts des banques sont consommés.
Pour l'année 2016, sur les plus de 3 600 milliards de dépôts enregistrés, 3161,2 milliards ont été octroyés en crédits, soit 86%. La répartition par type de clientèle montre que les entreprises privées, bénéficiaires de plus de la moitié des prêts bancaires, occupent le deuxième rang en termes de dépôts, derrière les particuliers. Si l'on peut se réjouir de la hausse des crédits à la clientèle des banques, le non remboursement de ces prêts reste une préoccupation majeure.
Au 30 juin 2016, les créances brutes en souffrance s'élevaient à 414,1 milliards de F, soit 14,2% de l'encours des crédits distribués. Selon le communiqué du CNC publié le 24 février dernier, l'Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM) a élaboré une proposition de projet de loi portant sur la pénalisation du non remboursement de crédit. Le Conseil a recommandé la transmission dudit texte aux instances sous-régionales compétentes pour son exame