Croissance: ces secteurs qui ont sauvé notre économmie

Des Planteurs De Coton1 Champ de coton, photo d'archive

Sun, 11 Mar 2018 Source: lescoopsdafrique.com

En 2015, la croissance réelle s’est établie à 5,8% après 5,9% en 2014, dans un contexte marqué par la chute des cours du pétrole et la persistance de l’insécurité aux frontières. Du côté de l’offre, le dynamisme est observé dans la plupart des branches d’activités. La croissance est tirée principalement par le secteur non pétrolier, dont la contribution s’est établie à 4,7 points.

Dans le secteur primaire, la croissance est estimée à 5,3%, après 4,7% en 2014, en liaison avec les branches « agriculture industrielle et d’exportation » (+9,3%) et «sylviculture et exploitation forestière» (+8,2%). Cette performance fait suite à la bonne tenue des produits de rente (cacao, coton, banane, café robusta), dont l’accroissement de la production s’est répercutée sur les exportations.

Les quantités exportées de cacao sont en hausse de 38%, celles de coton de 31% et celles de la banane d’exportation de 7%. L’entrée en production de nouvelles plantations et le traitement phytosanitaire des anciens vergers expliquent l’accroissement de la production de cacao.

Les investissements réalisés par la SODECOTON et l’accroissement des surfaces cultivées permettent de booster celle de coton. La croissance dans la branche «agriculture des produits vivriers» (+4,6%) est soutenue par la demande locale et des pays voisins.

Le secteur secondaire connaît l’évolution la plus dynamique, avec une croissance qui se consolide autour de 8,2% en 2015, après un taux de 6,8% observé en 2014. Depuis 2012, la contribution du secteur pétrolier est redevenue positive, en liaison avec l’entrée en production de nouveaux champs. La valeur ajoutée du secteur pétrolier est en hausse de 27,1%, après 13,9% en 2014.

Les autres branches, notamment les « autres industries manufacturières » (+4,3% contre +3,6% en 2014) et les « bâtiments et travaux publics » (+10,4% contre +10,8% en 2014), soutiennent également le dynamisme de ce secteur.

Le secteur tertiaire s’accroît de 4,5% en 2015 contre 5,3% en 2014. Cette décélération est imputable aux branches « commerce, restaurants et hôtels », « transports, entrepôts, communications » et « banques et organismes financiers ». L’insécurité transfrontalière, entre autres, a contribué au ralentissement de l’activité dans les transports et le tourisme.

Du côté de la demande, la croissance demeure soutenue par la demande intérieure dont la contribution a été en moyenne de 6,5 points depuis 2011. En 2015, sa contribution s’est établie à 6,1 points après 8,1 points en 2014.

La consommation finale continue de soutenir la croissance économique avec une progression de 5,5% et une contribution de 5,1 points. La hausse est essentiellement tirée par la consommation privée qui augmente de 5,9%, grâce à la demande accrue en produits agricoles et agroalimentaires et en services de restauration et de transport.

L’investissement contribue pour 1 point à la croissance réelle après une contribution de 2,6 points en 2014. La décélération observée résulte d’une baisse de l’investissement public (-1,2% après +7,5%) et d’un ralentissement de l’investissement privé (+6,8% après +13,6%). Le recul de l’investissement public s’explique, entre autres, par l’achèvement de plusieurs projets structurants (barrage réservoir de Lom Pangar, barrages hydroélectriques de Memve’ele et de Mekin, etc.). Le ralentissement de l’investissement privé est lié notamment à la sous utilisation des capacités de production installées et au bouclage des travaux d’implantation des cimenteries et de la téléphonie mobile.

S’agissant de la demande extérieure, elle grève la croissance à hauteur de 0,3 point en 2015. Le volume des exportations de biens et services s’accroit de 8,9% ; celui des importations progresse de 6,8%. Concernant les prix, l’inflation s’accélère en 2015, avec un taux de 2,7% contre 1,9% en 2014.

Cette hausse des prix s’observe principalement sur les biens et services de transports (+7,5%), les boissons alcoolisées et tabacs (+8,9%) et les services de restaurants et hôtels (+5,9%). Toutefois, le niveau d’inflation reste inférieur à la norme communautaire fixée à 3%.

Source: lescoopsdafrique.com