Depuis sa restructuration et le rachat de son activité de production de terminaux mobiles par Google en 2011, Motorola, devenu Motorola Solutions Inc. (MSI), s’est recentré sur le métier des solutions sécurisées en radiocommunications mobiles. Un retour aux sources pour le géant de l’électronique, qui, durant la Seconde Guerre mondiale, fabriquait déjà les talkies-walkies de l’armée américaine.
Son nouveau credo ? Sécuriser grâce aux technologies de l’information les villes, les pays et les entreprises en proposant par exemple des caméras automatisées, des ascenseurs et des radios intelligentes, des voitures connectées… En croisant les sources d’information (images, vidéos, réseaux sociaux…), « au lieu de réagir, nous pouvons commencer à prédire et ensuite prévenir » les risques, expliquait en mai Manuel Torres, vice-président Europe, Afrique et Amérique latine de Motorola. Un discours qui marque forcément les esprits des dirigeants redoutant des actes terroristes ou des mouvements insurrectionnels.
Partenaires techniques
Pour développer ses affaires et gérer les projets les plus importants en Afrique francophone, Motorola a implanté en 2014 un siège régional à Yaoundé, sous la direction de Louis-Hervé Beleoken, ancien responsable du secteur public pour Cisco Systems en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale.
Au Cameroun, l’entreprise travaille à faire partie des partenaires techniques qui accompagneront l’État dans l’amélioration de sa sécurité publique.
« Dans la sécurité publique et la défense, nous avons aussi réalisé des projets de grande importance en Côte d’Ivoire et hors Afrique francophone, en Angola, au Kenya, au Nigeria, entre autres », révèle Louis-Hervé Beleoken, sans préciser leur montant.
Concurrence
Pour se faire une idée des contrats signés par Motorola, on peut toutefois regarder outre-Atlantique, où le groupe américain a fourni en 2014 un système de communication complet, avec 5 000 systèmes radios déployés, à la police de Las Vegas, pour 26 millions de dollars (21,4 millions d’euros), auquel s’ajoute un contrat de suivi d’exploitation de onze ans de 31 millions de dollars.
L’an dernier, la zone Europe/Afrique de Motorola a représenté environ 15 % des revenus totaux du groupe (5,9 milliards de dollars). « Le continent représente une part importante de ce revenu, indique Louis-Hervé Beleoken, avec de loin l’investissement le plus important. » Mais l’entreprise doit néanmoins faire face à la concurrence des groupes asiatiques. Dans son rapport annuel de 2014, la société indiquait d’ailleurs faire face à un dilemme : « augmenter encore le niveau des financements ou perdre des ventes. »