Désordre urbain: les voitures d'occasions passent le créneau à Douala

55850 Vehicule Occasion120215405 Photo d'illustration

Tue, 11 Apr 2017 Source: camer.be

Elles ne forment plus qu’une seule ligne parallèle à la chaussée. Les voitures d’occasions stationnées à l’esplanade de l’hôtel le Ndé, réussissent depuis plus d’une semaine, le peineux examen du créneau.

Le changement est visible à l’hôtel le Ndé. Les véhicules qui jadis, stationnaient en pagaille sur ce site, semblent avoir, renoué avec le code Rousseau. Ici, fini, les stationnements qui obstruaient la chaussée et ralentissant la circulation à cet endroit. Depuis près de deux semaines, l’ordre règne et le seul stationnement admis, est le créneau.

La raison de ce comportement civique, s’explique du fait que, les vendeurs de voitures d’occasions ont une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes: « si l’ordre ne règne pas, la mairie de Douala 1er et la communauté urbaine, passeront à la vitesse supérieure » déclare Félix Kouogang, président de l’AVAO (Association des vendeurs automobiles d’occasions du Cameroun).

Tout est parti d’une réunion élargie le 25 mars dernier, entre la mairie de Douala 1er, la Communauté urbaine, les associations des vendeurs de véhicules et de la brocante, etc. Le désordre urbain était le principal point à l’ordre du jour. A l’issue de cet échange, il a été sommé, aux vendeurs de voitures et autres commerçants de libérer la chaussée dans la semaine qui suivait la réunion, a-t-on appris. Et à près deux semaines plus tard, les vendeurs de voitures d’occasions s’exécutent.

Il est désormais facile, voire aisé, de circuler à pied ou en véhicule à cet endroit. Une mesure appréciée des vendeurs eux-mêmes: « l’ordre n’a jamais fait de mal à personne, bien au contraire, nous sommes heureux de savoir que la mairie et la CUD ont pris leurs responsabilités. C’est vrai que la chaussée était obstruée, chacun de nous voulait exposer toutes ses voitures, ce qui causait le désordre qu’on constatait ici, auparavant », relate Ymélé.

Il est important pour lui que la situation reste telle qu’elle est, car, dans le cas contraire, le vendeur craint un déguerpissement pur et simple de l’esplanade de l’hôtel le NDE. Devenu malgré lui, le lieu de référence des véhicules de seconde main: « Pour le moment, nous n’avons pas un autre site en vue pour nous recaser. Une fois, le délégué de la CUD, nous proposait un site à Bonaberi. Mais, ce dernier appartenait à la Maetur. Des négociations devaient avoir lieu entre les deux parties. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons plus entendu parler de ce site », dit-il.

Si Ymélé, vendeur de voiture depuis 13 ans, craint des représailles musclées de la mairie de Dla 1er et de la CUD, si jamais le désordre revenait à s’installer, Félix quant à lui, va plus loin. Celui qu’on appelle ici, affectueusement « Prési », veut rester prudent. Des réformes de la mairie et de la CUD, il en a vu passer des tonnes : « moi, j’ai peur que le désordre refasse surface, avec le concours des autorités elles-mêmes », indique-t-il.

Selon lui, les autorités sont championnes des mesures mais, incapables de les respecter: « le bémol, est que très souvent, en cas de délit, au lieu de sanctionner, les autorités prennent des bakchichs, n’appliquent plus les règles et le désordre refait surface ».

A la mairie de Douala 1er on est serein. Ayant requis l’anonymat, un agent, assure qu’il n’en sera pas le cas cette fois: « il est temps de mettre fin au désordre urbain », martèle-t-il. Toutefois, ce secteur d’activité est morose, en ce premier trimestre de l’année 2017. Les plus chanceux, parmi les vendeurs que le reporter du Quotidien de l’économie à rencontré, seuls deux d’entre eux, ont pu vendre une voiture chacun.

Source: camer.be