Trois milliards de francs Cfa. C’est le montant auquel l’industriel camerounais Alhadji Abbo évalue les 40 mille tonnes de céréales qui ont été détournées au sein de son entreprise, Scmc, l’année dernière. Au cœur de ce scandale, le nom d’un ressortissant français, directeur de ladite entreprise au moment des faits, est le plus cité.
L’affaire remonte, en effet, à mai 2017. Alhadji Abbo, le patron de la Scmc, est sollicité par Monsieur Asso Jacquy, le directeur financier du Groupe, qui lui fait savoir qu’il manque trois milliards de francs Cfa dans les caisses de l’entreprise. L’homme d’affaires décide alors de vérifier si la commande de blé qu’il venait d’effectuer est réellement arrivé au port de Douala, et il se rend compte que les bateaux de blé sont bien arrivés, mais la marchandise n’a pas été conduite vers son entreprise.
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Quelques heures après avoir échangé sur le sujet avec M Lafontan, le directeur de la Scmc, il apprend le départ de ce dernier du Cameroun. « Vers 10 heures le lendemain, quand je l’ai rappelé son téléphone ne passait pas. Il avait quitté le Cameroun quelques heures seulement après notre conversation. Lorsque j’ai appris son départ j’ai paniqué. J’ai eu une crise et je me suis écroulé« , confie Alhadji Abbo.
Les soupçons de l’opérateur économique sont immédiatement portés sur M. Lafontan, un ancien du groupe Somdiaa recruté en 2014, et qui dirige cinq des sept entreprises du groupe Abbo. Il en est convaincu, et il engage des poursuites judiciaires contre cet homme, qui « est en France actuellement ».
« Monsieur Lafontan au lieu de faire des déclarations mensongères loin du lieu où l’enquête est menée doit plutôt revenir au Cameroun terminer avec la justice et s’il sait qu’il ne se reproche rien qu’il se défende devant la justice. Il a des bons avocats tout comme moi aussi. (…) Je prie notre créateur Dieu si monsieur Lafontan a raison que le Dieu tout-puissant lui donne la force de me terrasser ; Si c’est moi qui ai raison malgré que je suis un africain, qu’il me donne la force de terrasser monsieur Lafontan« , a-t-il confié au quotidien privé Le Jour du lundi 2 juillet, dans un droit de réponse.
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Alhadji Abbo dit avoir foi en la justice camerounaise, et prie M. Lafontan de venir se défendre. « Moi, je suis sur place je l’attends. C’est ici au Cameroun que l’affaire se déroule et non en France. Le débat ne doit pas se faire dans les journaux et loin du Cameroun. C’est ici au Cameroun et devant la justice que le débat doit se faire« , conclue-t-il.