La deuxième phase de la visite de prise de contact du ministre des Transports a été consacrée hier au secteur du transport aérien. Les riverains de l’immeuble siège de Camair-Co à Bonanjo auront noté une effervescence inhabituelle dans le coin. Si Edgard Alain Mebe Ngo’o a bien visité les installations de la compagnie aérienne à Akwa, c’est bien au siège en réfection qu’il a décidé de tenir la séance de travail.
Le ministre des Transports n’est pas allé du dos de la cuiller pour reconnaître que Camair-Co est un grand malade. Mais le personnel galvanisé par cette visite sera cependant très vite rassuré en apprenant que le chef de l’Etat prépare en ce moment une sortie de la zone de turbulence pour Camair-Co. Quelle est donc cette solution miracle pour une compagnie aussi lourdement endettée ?
« La thérapie de choc c’est d’abord la volonté politique et la détermination qu’affiche le président de la République en faveur du redressement de Camair-Co. Au moment où je vous parle, le diagnostic a été posé.
Je puis vous dire que dans les prochains jours, vous aurez connaissance des mesures qui seront prises mais ce dont je puis vous assurer, c’est que le chef de l’Etat fait de Camair-Co son affaire personnelle, en ma qualité de ministre des Transports, ministre de tutelle de Camair-Co, je suis à sa disposition pour mettre en œuvre les mesures prescrites », a déclaré Edgard Alain Mebe Ngo’o à la presse.
Quid des avions chinois ? « Les MA 60 sont là. Nous en sommes à leur processus de certification technique, c’est-à-dire, l’autorisation administrative et technique qui autorise de commencer leur exploitation. Les instructions précises ont été données à l’Autorité aéronautique pour que leur certification intervienne dans les meilleurs délais », a poursuivi le ministre des Transports.
Mais Edgard Alain Mebe Ngo’o a tenu à exiger du personnel discipline et résultats. Le directeur général, Jean Paul Nana Sandjo, a été instruit d’accélérer les travaux de réhabilitation de l’immeuble siège de Camair-Co. « C’est un symbole de la souveraineté du Cameroun, les Camerounais sont attachés à leur « onzième province ». J’aimerais revenir ici pour procéder à la coupure du ruban symbolique », a lancé le ministre des Transports. Il y a cependant une lueur dans le processus de réhabilitation. Il est avancé à plus de 70%, selon les déclarations du directeur général et courant février-mars 2016, Nana Sandjo annonce le retour à l’immeuble siège de Bonanjo.
De Bonanjo, le ministre des Transports a inspecté la flotte de Camair-Co à la base aérienne de Douala, sous le regard ravi du personnel. La même chaleur s’est dégagée du personnel de l’Asecna. Le ministre des Transports y a été accueilli par le représentant en terre camerounaise, Appolin Komgaim Magni. Dans cette plateforme aéroportuaire, le ministre des Transports a fait le tour du propriétaire. De l’immeuble siège à l’Ecole régionale de sécurité incendie (Ersi), en passant par la tour de contrôle, Edgard Alain Mebe Ngo’o a touché du doigt les difficultés d’un aéroport international de Douala, confronté au défi de sa réhabilitation au niveau des chaussées aéronautiques, des bâtiments techniques et de sa modernisation au niveau des technologies.
A l’Asecna, le ministre des Transports a été saisi des problèmes d’occupation illégale de l’emprise aéroportuaire et l’érection des immeubles dans la trouée d’envol et de décollage. Mise en garde des responsables de l’Asecna : si cette menace humaine se pérennise, elle occasionnera la dégradation du niveau de sécurité et de sûreté de cet aéroport qui ambitionne à terme d’accueillir le plus gros avion du monde, l’Airbus A380. En saluant le partenariat qui lie l’Asecna à l’Etat du Cameroun, le ministre des Transports a promis que l’immeuble construit sur la trouée d’envol sera détruit dans les délais les plus brefs.